#Masaktach appelle les victimes de viol à témoigner

Constitué en septembre 2018, dans le sillage des affaires Khadija et Saad Lamjarred, le collectif Masaktach vient de lancer un appel aux victimes de viol pour prendre la parole et dénoncer leurs bourreaux.

Par

Le collectif Masaktach estime qu’il est nécessaire de libérer la parole des survivantes “parce que la peur doit changer de camp.” Crédit: Masaktach/Facebook

Parce que la parole des survivantes doit être libérée, parce que la peur doit changer de camp, parce que la preuve des viols et des agressions est souvent difficile.” Pour que les femmes victimes de viol puissent dénoncer publiquement leurs agresseurs, le collectif Masaktach (Je ne me tairai pas) vient de lancer sur les réseaux sociaux un appel à témoignages.

Notre messagerie Facebook et Twitter vous est ouverte, nous publierons les témoignages que vous y enverrez. Dénoncez ces prédateurs qui agissent impunément, confortés par votre silence”, explique le collectif dans un message publié le 9 février.

Les hommes “qui ont été témoins d’agressions ou de tentatives d’agressions” sont également appelés à les dénoncer. “Seules les initiales des agresseurs seront publiées. Si plusieurs personnes dénoncent le même agresseur, et avec leur accord, nous les mettrons en relation”, explique-t-on.

Apparu en septembre 2018 dans le sillage de l’affaire Khadija, victime de viol et de maltraitance, le hashtag #Masaktach s’est rapidement constitué en collectif réunissant des militants pour les droits de l’Homme en général, dont notamment l’avocate d’affaires Laila Slassi. Il avait également lancé une campagne de boycott visant le chanteur Saad Lamjarred qui faisait alors l’objet de plusieurs plaintes pour agressions sexuelles.

Le collectif, qui s’est donné pour mission de “dénoncer les violences et abus contre les femmes ainsi que la légitimation de la culture du viol au Maroc”, serait-il la version marocaine des mouvements #Metoo et #Balancetonporc ?

“Il a volé toutes mes premières fois”

En moins de 48 heures, le collectif a déjà reçu plusieurs témoignages glaçants.

Nous espérons que ces témoignages permettront de faciliter le travail judiciaire de lutte contre les violences faites aux femmes : les viols sont des crimes qui se prescrivent après 20 ans. Les agressions sexuelles sont des délits qui se prescrivent après 5 ans”, rappelle le collectif sur sa page Facebook.