Une vie pareille ne vaut pas la peine d’être vécue”, se désole Khadija. Dans sa djellaba grise, adossée à la paroi en zinc d’une baraque en ruine, cette femme au foyer trentenaire, épouse d’un détaillant de cigarettes, se repose d’une longue journée passée à faire l’aller-retour entre son domicile et la fontaine d’eau la plus proche.
Comme chaque soir, lorsque ses deux enfants âgés de 6 et 12 ans rentrent de l’école, elle lave avec parcimonie leurs petits corps frêles. A Bouhawla, chaque goutte d’eau compte. Aucun des 600 foyers de ce douar de la commune de Ben Ahmed, à 90 kilomètres au sud de Casablanca, n’est rattaché au réseau d’assainissement. Conséquence : les eaux usées sont évacuées directement à l’extérieur des…Aucun des 600 foyers de ce douar n’est rattaché au réseau d’assainissement