Six films à ne surtout pas rater dans la sélection mise en ligne par le CCM

Face au confinement, le Centre cinématographique marocain (CCM) va mettre en ligne, brièvement, 25 longs-métrages à voir ou revoir. En voici six à ne surtout pas rater.

Par

Extrait du film de Tala Hadid, The Narrow Frame of Midnight. Crédit: Tala Hadid

Le cinéma sera une arme fatale contre le confinement. Plusieurs institutions donnent aujourd’hui la possibilité de regarder gratuitement et en streaming une sélection de films ou documentaires de grande qualité (MK2 Curiosity, Aflamuna, festival du Cinéma du réel).

Le Centre cinématographique marocain (CCM) se joint à la musique en proposant 25 longs-métrages à voir sur le site de l’institution. Les films seront diffusés graduellement par ordre alphabétique à compter du 31 mars et chacun sera disponible durant 48 heures. En voici six à ne rater sous aucun prétexte.

Les chevaux de dieu, Nabil Ayouch, 2012

16 mai 2003, Casablanca est meurtrie par cinq attentats-suicides, faisant 45 morts et traumatisant à jamais tout un pays. Le réalisateur d’Ali Zaoua, prince de la rue rembobine et se penche dans Les chevaux de dieu sur le vécu précaire et violent d’une partie des kamikazes du 16 mai, originaires de Sidi Moumen, le tristement célèbre quartier périphérique casablancais. Le film livre un regard par moment caricatural sur les faits, mais il n’en demeure pas moins intéressant à découvrir ou à revoir.

À voir du 24 au 25 avril

L’orchestre des aveugles, Mohamed Mouftakir, 2015

Quelques semaines seulement avant le confinement, Mohamed Mouftakir a montré son dernier long-métrage L’automne des pommiers au festival national du film de Tanger (où il a remporté le Grand prix). Comme on ne va pas pouvoir le regarder de sitôt, on peut au moins se consoler avec L’orchestre des aveugles. Un film épique où le réalisateur tisse des bribes de souvenirs d’un orchestre châabi et surtout d’une époque (les années 1960-1970) tiraillée entre asservissement volontaire et tentatives d’émancipation, le tout sur fond de ayoutes.

À voir du 28 au 29 avril

Mort à vendre, Faouzi Bensaïdi, 2013

C’est l’histoire d’un casse dramatique dans la plus importante bijouterie de la ville de Tétouan. Trois personnages, Malik le téméraire, Allal le gros gaillard macho et Soufiane le lycéen athlétique, préparent ce hold-up inespéré, chacun pour ses propres raisons : par amour délusionnel, par vanité ou par haine de l’autre. Ce n’est certainement pas le meilleur film de Faouzi Bensaidi, mais Mort à vendre vaut tout de même le détour. Car sous son regard, Tétouan est montrée comme on ne l’a jamais vue. Noire et décadente.

À voir du 30 avril au 1er mai

Les lieux interdits, Leila Kilani, 2008

Durant trois années, Leila Kilani a suivi quatre familles dont certains membres ont été emprisonnés dans les geôles de Hassan II durant les années de plomb. Qu’il s’agisse de militants, militaires rebelles ou citoyens lambda, les histoires politiques (ou pas) se mêlent à l’intime. Quatre décennies après les faits, on cherche toujours à comprendre à l’aune de la mise en place de l’instance Équité et réconciliation, censée recoller les morceaux d’un passé douloureux et commun à tous les Marocains.

À voir du 2 au 3 mai

The Narrow Frame of Midnight, Tala Hadid, 2013

L’errance, c’est ce qui caractérise le mieux le fragmentaire et onirique long-métrage de la réalisatrice maroco-irakienne Tala Hadid. Il y a la petite Aïcha arrachée à ses parents et aujourd’hui à la merci du malfrat Abbas et sa copine Nadia, ou encore Zacaria, écrivain irako-marocain à la recherche d’un frère disparu. Les destins des différents personnages se croisent dans des localités différentes, du Maroc à l’Irak en passant par Istanbul ou le Kurdistan, finalement en quête d’eux-mêmes…

À voir du 14 au 15 mai

Une porte vers le ciel, Farida Belyazid, 1997

Ce film vous offre la possibilité d’une immersion dans le Maroc (des privilégiés) des années 1990. Nadia, une jeune MRE (comme on dirait aujourd’hui) rentre toute désinvolte (et pourtant inquiète) au bercail. Son père meurt et elle se retrouve face à ses propres contradictions, et se réfugie dans le mysticisme de la religion. Dans sa quête spirituelle où résonnent chants d’invocations et hadra, elle tend à se retrouver.

À voir au 16 au 17 mai