Corruption à la FIFA : nouvelles révélations concernant Infantino et un procureur suisse

La planète football est à l’arrêt à cause du coronavirus, mais les enquêtes se poursuivent pour mettre à nu les pratiques malsaines de la FIFA. Selon de récentes révélations relayées par l’AFP, une réunion secrète s’est tenue en 2017 entre le président de l’instance et un procureur suisse.

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Le président de la FIFA, l'Italo-Suisse Gianni Infantino. Crédit: AFP

Le procureur suisse en charge des enquêtes concernant la Fédération internationale de football (FIFA) aurait secrètement rencontré son président Gianni Infantino en 2017, alimentant les soupçons de collusion entre la FIFA et le parquet helvétique.

Cédric Remund, jeune procureur (38 ans) du Ministère public de la Confédération helvétique (MPC), serait la cinquième personne, jusqu’alors non identifiée, ayant participé à une réunion secrète avec Infantino et le procureur général suisse Michael Lauber à l’hôtel Schweizerhof de Berne le 16 juin 2017, selon le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung (SZ) et le suisse Luzerner Zeitung, qui citent des sources anonymes.

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Michael Lauber avait été écarté en juin 2019 de l’enquête sur la FIFA et sanctionné d’une réduction de salaire de 8 % pour une durée d’un an en raison notamment de cette rencontre dont il avait affirmé ne pas se souvenir. Cédric Remund lui a succédé aux commandes des investigations visant l’instance dirigeante du football mondial. Ce qui n’a pas empêché Michael Lauber d’être réélu procureur général de la Confédération par le Parlement suisse en septembre.

L’Autorité de surveillance du parquet suisse (AS-MPC), qui a sanctionné le procureur général pour n’avoir “pas dit la vérité” et “agi de manière déloyale”, avait déjà établi qu’une cinquième personne était présente à la réunion secrète de juin 2017, outre Michael Faber son porte-parole André Marty, Gianni Infantino et Rinaldo Arnold, un ami du président de la FIFA et par ailleurs premier procureur du canton du Haut-Valais.

Il s’agit donc, selon les quotidiens allemand et suisse, de Cédric Remund, qui pilote directement l’enquête de corruption visant l’attribution de la Coupe du monde 2006 à l’Allemagne et ainsi qu’une autre concernant un contrat suspect de droits télévisés, révélé par les Panama Papers, entre l’UEFA et deux hommes d’affaires argentins en 2006. Un contrat signé par Gianni Infantino, alors secrétaire général de l’instance européenne.