Cet effondrement du marché du pétrole intervient sur fond de la crise économique déclenchée par la pandémie de coronavirus qui continue d’anéantir la demande en énergie, alors que les inquiétudes grandissaient en raison du fait que les réservoirs de stockage aux États-Unis étaient presque à pleine capacité et incapables de contenir tout le brut inutilisé.
À peu près une heure avant de passer en territoire négatif, les prix du West Texas Intermediate (WTI), la référence américaine du prix du pétrole, pour les contrats de mai avaient chuté de plus de 90 %, atteignant 1,21 $ le baril, un chiffre bien en dessous du précédent record de 10,25 $ en 1986.
Le baril de pétrole pour livraison en juin a chuté, quant à lui, de 12 % lundi 20 avril à environ 22 dollars le baril.
Plus d’espace de stockage disponible
Selon le New York Times, le pétrole produit aux États-Unis est déjà stocké sur des barges en mer et dans tout endroit que les compagnies pétrolières peuvent trouver dans leurs installations de stockage. Mais les traders s’inquiètent maintenant que cet espace risque d’être épuisé. “Il y a un excédent d’approvisionnement énorme et très peu d’endroits pour le stocker, et c’est ce qui explique (cette situation)”, selon Jim Burkhard, vice-président et responsable des marchés pétroliers chez IHS Markit.
Les achats de pétrole sont effectués sur des contrats mensuels, ce qui reflète le temps nécessaire pour mettre le produit sur le marché. Lundi est le dernier jour pour acheter du pétrole dans le cadre du contrat de mai. La production américaine devrait baisser d’un peu moins de 5 % pour le reste de l’année, selon l’analyse du marché réalisée par l’Agence d’information sur l’énergie (EIA) des États-Unis.
Le département américain de l’Énergie s’apprête à louer 23 millions de barils d’espace dans sa réserve stratégique de pétrole aux sociétés pétrolières — un espace qu’ils paieraient en pétrole.
Cette dégringolade des prix du pétrole intervient malgré les réductions de production convenues entre les pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et le G20.
(avec MAP)