Le Sénégal vante les effets de la chloroquine, chiffres à l’appui

Au Sénégal, les résultats d’une analyse préliminaire menée montrent que l’hydroxychloroquine réduit le temps d’hospitalisation des malades du Covid-19.

Par

Le Sénégal a très tôt fait le choix de traiter ses malades du covid-19 avec de l'hydroxychloroquine. Crédit: AFP

Les autorités sénégalaises ont dit dimanche leur intention de continuer à prescrire l’hydroxychloroquine aux malades du Covid-19 après une analyse préliminaire montrant une réduction de la durée d’hospitalisation, alors que le pays fait face à une augmentation constante de cas. Les autorités sanitaires ont officiellement déclaré 1.115 cas de contamination et neuf décès au cours des deux mois depuis la confirmation de l’apparition du virus le 2 mars, selon un nouveau bilan communiqué dimanche.

Traitement controversé

“Le constat majeur est que l’épidémie ne faiblit pas”, a dit à la presse le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr. Il a assuré que la pandémie restait sous contrôle, tout en soulignant qu’en un mois le nombre de cas avait “plus que quintuplé” et que la transmission se produisait de plus en plus par une voie dite communautaire, c’est-à-dire sans lien établi entre les nouveaux cas et ceux déjà décelés.

Face à la pandémie, le Sénégal a tôt fait le choix de suivre l’exemple du professeur français Didier Raoult et de généraliser la prescription, en milieu hospitalier, de l’hydroxychloroquine, antipaludique disponible sur le marché, au cœur d’une querelle internationale d’experts quant à son efficacité et son inocuité.

“Aucun effet secondaire grave”

Le professeur Moussa Seydi, l’infectiologue qui coordonne la prise en charge des contaminés au Sénégal, a présenté les résultats d’une analyse “préliminaire” montrant que, sur 181 patients, la durée médiane d’hospitalisation était de 13 jours pour les malades n’ayant reçu aucun traitement, 11 pour ceux ayant reçu de l’hydroxychloroquine seule, 9 pour ceux ayant reçu de l’hydroxychloroquine associée à l’azithromycine (antibiotique), et même 8 pour ceux ayant consulté tôt et démarré le traitement dans les 24 heures.

Selon cette analyse portant cette fois sur 362 sujets, des effets secondaires, non précisés, ont été observés chez 12 personnes, a-t-il dit. Le traitement a été maintenu pour 4 d’entre elles parce que les effets n’étaient pas “gênants”, et arrêté pour les 8 autres, mais il n’y a eu “aucun effet secondaire grave” et tous les signes ont régressé à la fin du traitement, a-t-il rapporté. “Vu ces résultats préliminaires, nous allons continuer notre prise en charge avec l’hydroxychloroquine”, a-t-il affirmé.