Fès-Meknès : déçus par les écoles privées, des parents d’élèves se tournent vers le public

180 familles ont décidé de retirer leurs enfants des établissements d’enseignement privé dans la région Fès-Meknès. Représentées par un avocat, elles interpellent le ministère de l’Éducation nationale.

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Désabusées par le manque de solidarité des écoles privées, 180 familles souhaitent transférer leurs enfants vers le public. Représentés par un avocat, ces parents d’élèves ont envoyé une missive au directeur provincial de l’Éducation nationale de la région Fès-Meknès afin de permettre aux élèves de passer les examens du baccalauréat au sein des établissements publics et d’y terminer l’année scolaire.

Revendications

Selon un document signé par l’avocat des familles, maître Abderrahim Rezzouk, et dont TelQuel Arabi détient copie, les parents d’élèves réclament les documents administratifs nécessaires au départ de leurs enfants, notamment les convocations aux examens de brevet et de baccalauréat, les bulletins de notes ainsi que tous les documents constituant l’intégralité du dossier scolaire en la possession de la direction provinciale et de la direction de l’établissement en question.

Les familles réclament d’intégrer leurs enfants dans le circuit de l’enseignement public, et de leur dédier des places comme le garantissent les dispositions de la carte scolaire mise en place par le ministère de l’Éducation nationale. Les familles ont également réclamé “une garantie du transfert des élèves sans complications ou intervention de la part des établissements qu’ils quittent”.

Méfiance totale

Les familles dénoncent “l’échec de la médiation avec les établissements privés menée par la direction provinciale, en plus de l’aggravation de la situation de crise entre les parents et la direction de l’établissement”. À en croire les parents d’élèves, les établissements privés refusent le dialogue.

Ils mettent également en garde contre “toute tentative de représailles que pourraient subir les élèves, notamment à travers une notation impartiale sur les épreuves du contrôle continu ou des observations négatives qui font partie intégrante de l’aspect pédagogique que le ministère doit absolument contrôler par tous les moyens possibles”.

Les parents d’élèves ont également annoncé “être prêts à se déplacer collectivement à la direction provinciale de la région Fès-Meknès en vue de récupérer personnellement les dossiers de leurs enfants” s’ils ne les reçoivent pas avant le 20 juin 2020.

Le privé ne lâche rien

D’après des témoignages recueillis par TelQuel Arabi auprès de parents d’élèves inscrits au sein d’établissements privés, “les efforts de médiation et de négociation encouragés par le ministre de l’Éducation nationale Saaïd Amzazi, entre les parents d’élèves inscrits dans les établissements privés et l’administration de ces établissements, n’ont pas été efficaces. Ces dernières n’ont pas fait de compromis sur les droits scolaires des mois d’avril, mai et juin”.

Plusieurs parents d’élèves ont confié à TelQuel Arabi que de nombreux établissements d’enseignement privé n’ont pas pris en compte la dégradation des conditions sociales et financières des familles pendant le confinement. Certains établissements ont fixé mi-juillet comme date butoir pour la réinscription à la prochaine année scolaire, d’autres ont appelé à régler les frais d’inscription avant la mi-juin.