RAM : plus de 300 pilotes prêts à organiser une grève

Une majorité de membres de l’Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL) a approuvé la tenue d’une grève si la direction de la Royal Air Maroc ne réintègre pas les pilotes récemment licenciés.

Par

Le 25 août, 140 membres du personnel de la RAM, dont 65 pilotes, ont été notifiés de leur licenciement économique par les avocats de la compagnie aérienne. Crédit: Yassine Toumi/TelQuel

Lors d’un référendum organisé le 31 août par l’Association marocaine des pilotes de ligne (AMPL), 308 membres sur 469 ont voté pour le dépôt d’un préavis de grève en cas de refus de la Royal Air Maroc (RAM) de réintégrer immédiatement les 65 pilotes récemment licenciés, annonce l’AMPL dans un communiqué.

76 ont voté contre, 7 ont voté blanc et 78 se sont abstenus, selon les résultats du dépouillement des bulletins de vote organisé le 2 septembre.

Prêts à baisser leurs salaires

Les pilotes ont également voté pour “la réduction de leurs propres émoluments à concurrence de l’économie sur la masse salariale induite par les licenciements prononcés par la RAM”. Le montant de cette baisse salariale s’élève à 400 millions de dirhams répartis sur trois ans, note l’association.

L’AMPL compte ainsi informer le management de la RAM de cette proposition “afin d’entamer un dialogue responsable et apaisé en vue d’annuler les licenciements économiques et procéder à la réintégration des pilotes licenciés”.

En cas de non-aboutissement de ces démarches, l’association procédera au dépôt d’un préavis de grève “dans les délais fixés par l’AMPL dont la date serait ultérieurement fixée en fonction de l’évolution et des événements du contexte sanitaire national”.

Bas de fer

Le 25 août, 140 membres du personnel de la RAM, dont 65 pilotes, ont été notifiés de leur licenciement économique par les avocats de la compagnie aérienne.

Cette première phase de licenciements, qui devrait être suivie d’une deuxième, est intervenue après plusieurs semaines de bras de fer entre la direction de la RAM et les représentants du personnel, les seconds reprochant à la première de faire fi de la loi et du Code du travail dans l’annonce de ce plan social.

La compagnie nationale, qui a également décidé de se séparer de 30 % de sa flotte (20 avions sur 59), connaît actuellement une baisse de 98 % de son chiffre d’affaires et travaille avec moins de 10 % de sa flotte. Elle attend des aides de l’État à hauteur de 6 milliards de dirhams et plan de réduction des effectifs et la condition sine qua non pour en bénéficier.