Les têtes : scientifiques, chercheurs and co

Episode 3/17. Ils ont réussi dans le business, agissent et militent, créent et s’épanouissent. Eux, ce sont 50 concitoyens nés ou vivant à l’étranger. Certains ont le Maroc chevillé au corps, d’autres un lien plus ténu, sans pour autant avoir coupé le cordon ombilical. Tous ont de belles histoires.

Par

Amine Khalil, Fiat lux

Amine Khalil collectionne les distinctions. Dernière en date, le Prix mondial de l’énergie 2019, reçu au titre de “sa contribution exceptionnelle au développement de la technologie de stockage d’énergie électrique”. Il lui sera remis par Vladimir Poutine. Spécialiste des batteries au lithium, ce professeur de la prestigieuse université de Stanford (USA) est le chercheur le plus cité au monde dans le domaine des éléments de stockage d’énergie, selon Clarivate Analytics. Il a déposé 197 brevets et ses inventions sont utilisées par de grands fabricants de voitures électriques. Né au Maroc mais résidant aux États-Unis, Amine Khalil a reçu de nombreux prix internationaux pour ses découvertes scientifiques.

Rachid Amrousse, à la conquête de l’espace

Unique Marocain à travailler pour l’agence nationale aérospatiale japonaise Jaxa, Rachid Amrousse a participé à la mise en orbite d’un satellite-télescope et collabore au développement du système de propulsion de la fusée Epsilon. Doctorant en chimie appliquée, ce jeune ingénieur endosse des missions stratégiques pour L’Empire du Soleil levant. Originaire de Ouled Frej, dans les Doukkala, il s’impose également comme un conférencier international de renom sur les questions de propulsion spatiale.

Abdeljabbar El Manira, un crack dans le jury du Nobel

Rbati d’origine, il est l’un des neurobiologistes les plus reconnus en Europe. El Manira dirige le prestigieux laboratoire de neurobiologie des mouvements, appartenant à l’institut Karolinska de Stockholm. En 2005, il est désigné membre de l’Académie suédoise royale des sciences. Un honneur rare réservé à des scientifiques triés sur le volet. Et pour cause, l’Académie héberge le comité en charge de désigner les lauréats du Prix Nobel dans les domaines de la physique et de la chimie.

Latifa El Ouadrhiri, au cœur du réacteur

Chercheure à la prestigieuse université George Washington, Latifa El Ouadrhiri est l’une des plus grandes expertes mondiales en physique nucléaire. La Marocaine est à l’origine d’une découverte inédite sur la répartition de la pression physique à l’intérieur du proton.

Sa licence en physique à l’université Mohammed V en poche, elle s’envole pour Paris où elle obtient son doctorat en 1991. Le CNRS lui fait les yeux doux, mais elle préfère mettre le cap sur les Etats-Unis où elle encadre, actuellement, un projet d’imagerie 3D dédié à l’infiniment petit et doté d’un budget de 3,5 milliards de dollars.

Comment apprécie-t-elle l’état de la recherche dans son pays natal ? “Le Maroc a investi dans plusieurs chantiers structurants et structurels, mais l’investissement en l’homme reste le moteur principal de la croissance durable, et cela ne pourra se faire sans un système d’éducation et d’enseignement viable et qui promeut la recherche scientifique. Certes, la recherche fondamentale est très exigeante et nécessite de grands budgets, mais peut être envisageable à travers de véritables collaborations internationales”, répond-elle.

Soulaymane Kachani, Young global leader

Il est vice-recteur de l’université de Columbia à New York, qui attire la crème des étudiants et chercheurs venus du monde entier. A ce titre, il coordonne les programmes académiques des 16 facultés de cette institution. Il y enseigne notamment le génie industriel et la recherche opérationnelle.

Ce Marocain d’origine a intégré l’Ecole centrale en France avant de poursuivre avec un doctorat au MIT. “Nous vivons dans un monde ultra-compétitif. Avant, il suffisait d’être ingénieur. Aujourd’hui, pour être à la pointe, il est de plus en plus nécessaire d’entreprendre un doctorat”, avait-il estimé dans le journal français La Croix en 2012, Soulaymane Kachani a été distingué en 2013 par le World Economic Forum, qui l’a classé parmi les “Young Global Leaders” dans la catégorie des universitaires.

Quand on lui parle de ses liens avec le Maroc, il énumère les différents postes qu’il occupe chez nous. “Je suis membre du conseil d’administration de l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), conseiller pour l’Office Chérifien des Phosphates, l’Université Mohammed VI Polytechnique et pour Casablanca Finance City”.

Redouane Katouf, et la lumière fut pour lui

Tout bascule pour lui le jour où il bénéficie d’une bourse du gouvernement japonais pour poursuivre ses études en optique et champs laser. Un doctorat de l’université Tsukuba en poche, il décide de s’installer dans l’Empire du Soleil levant et entame une carrière d’enseignant à l’université de Yokohama. En 2015, il saute le pas très court entre science et entreprenariat en créant LightBridge. A travers cette startup, il conseille des clients installés en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient en matière de fourniture de solutions photoniques (lasers, fibres optiques, amplificateurs optiques…).

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