Après avoir obtenu son bac au lycée Lyautey de Casablanca, Youssef Belkhadir se tourne naturellement vers la biologie moléculaire des plantes. Le jeune homme étudie la discipline dans différentes universités parisiennes, avant d’intégrer l’université de Caroline du Nord où il explore la manière dont les plantes détectent et se défendent contre les attaques bactériennes extérieures.
Le travail du doctorant est repéré par le géant suisse de l’agroalimentaire, Syngenta, qui utilise ses découvertes pour créer des plantes plus résistantes. Sa carrière débute vraiment lorsqu’il rejoint l’institut Salk en Californie, qu’il intègre comme chercheur associé pour étudier la capacité des plantes à utiliser les stéroïdes. Malgré quelques découvertes prometteuses, le scientifique est obligé de rentrer à Casablanca, “en catastrophe”, pour régler des affaires familiales.
Celles-ci s’éternisant, il rencontre le ministre de l’Industrie de l’époque, Ahmed Réda Chami, qui l’encourage à rejoindre la fondation MASCIR pour la recherche scientifique et le développement technologique en tant que responsable du pôle biotechnologies vertes. Enthousiaste au début, Youssef Belkhadir déchante vite. La fondation, basée sur une logique de “retour sur investissement” attend du biologiste des résultats rapides et ciblés, calibrés pour une utilisation industrielle.
“Je sentais arriver les complications à cause des divergences de points de vue, car je suis un scientifique qui croit au pouvoir de la découverte.” Il quitte son poste au bout de trois mois et décide de se “ré-exporter”. Avec succès. A 44 ans, Youssef Belkhadir est à la tête (depuis 5 ans) d’une équipe de chercheurs à l’Académie autrichienne des sciences, avec “un budget conséquent et une liberté totale” pour mener ses recherches.
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