Notre navire sismique Oruç Reis a achevé ses recherches lancées le 10 août”, a annoncé le ministère turc de l’Énergie sur Twitter. Le navire, selon les autorités turques, a collecté des données sur une zone s’étendant sur “10.955 km2” en Méditerranée, avant de rentrer au port d’Antalya, dans le sud de Turquie. Cette annonce intervient à l’approche du Conseil européen prévu les 10 et 11 décembre et qui abordera la question de la mise en place de nouvelles sanctions contre Ankara en raison de ses activités d’exploration controversées en Méditerranée.
La découverte, ces dernières années, d’importants gisements gaziers en Méditerranée orientale a déclenché une course à l’“or bleu” et réveillé des disputes territoriales anciennes. Dans ce contexte, la Turquie a suscité la colère de la Grèce et de Chypre en menant des missions d’exploration dans des eaux revendiquées par Athènes et Nicosie. Les tensions entre Athènes et Ankara se sont intensifiées avec le déploiement en août par la Turquie de l’Oruç Reis, escorté par des navires de guerre, pour procéder à des explorations au large de l’île grecque de Kastellorizo, à deux km des côtes turques.
L’Oruç Reis était déjà rentré au port en septembre, ce qui avait été vu à l’époque par la Grèce et l’Union européenne comme un signe d’apaisement. Mais Ankara avait écarté toute reculade et renvoyé son navire d’exploration dans la zone le 12 octobre, la Grèce dénonçant alors une “menace directe à la paix”. Les tensions entre les deux pays s’étaient quelque peu atténuées après un tremblement de terre qui a frappé les deux pays fin octobre. Mais l’extension de la mission de l’Oruç Reis a entraîné de vives réactions de la part de la Grèce, qui demande des mesures de l’Union européenne contre la Turquie.