Le constat est le même depuis dix ans : la fragilité des infrastructures casablancaises ne peut supporter des pluies telles que celles qui ont inondé la ville entre le 5 et le 11 janvier. Selon les explications du directeur général de la société de gestion déléguée Jean-Pascal Darriet, les débordements constatés au niveau de la région de Casablanca sont essentiellement dus à la saturation des réseaux sur des points sensibles ne permettant pas d’absorber des pluies de forte intensité, et sur des zones encore non équipées en réseaux d’assainissement pluvial.
Les pluies enregistrées cette dernière semaine ont été caractérisées par leur forte intensité sur des durées courtes avec un maximum cumulé de 250 mm du 6 au 11 janvier, un événement qui représente à lui seul 69 % de la pluviométrie annuelle.
Évolution urbanistique
Le top management de la Lydec indique également que la croissance urbanistique de la métropole joue un rôle important dans la saturation des réseaux. Requalification urbaine du centre-ville, passage de zones villas à zones immeubles, ouverture de nouvelles zones périurbaines (Errahma, Dar Bouazza, Médiouna, Bouskoura) et de nouvelles voies de circulation encore non équipées en réseau d’assainissement pluvial…
“Nous ne sommes pas responsables de la pluie qui tombe, mais nous avons le devoir de faire notre travail tel que précisé dans le contrat de gestion déléguée et d’apporter des solutions à chaque fois qu’une anomalie apparaît”
Selon la Lydec, l’ensemble de ces éléments n’a pas pu être pris en considération dans la capacité d’investissement de la gestion déléguée qui a été arrêtée pour la dernière fois en 2009. Le réseau d’assainissement pluvial nécessite d’être renforcé sur certaines zones sensibles afin d’éviter que ce type de débordements ne se reproduise.
“Nous ne sommes pas responsables de la pluie qui tombe, mais nous avons le devoir de faire notre travail tel que précisé dans le contrat de gestion déléguée et d’apporter des solutions à chaque fois qu’une anomalie apparaît”, fait savoir le DG de la Lydec.
Programme d’investissements
À cet effet, il a été acté que les besoins d’investissements en assainissement pluvial à l’horizon 2027 s’élevaient à 15 milliards de dirhams. “Afin d’identifier de nouvelles sources de financement de ces investissements, les parties prenantes doivent se mobiliser ensemble pour lancer, en particulier, les projets les plus prioritaires permettant de limiter le risque de débordements”, précise la direction de la Lydec.
Ces projets sont réalisés selon les besoins définis dans les schémas directeurs validés, et sont priorisés en fonction de leur impact sur la continuité du service et des ressources financières disponibles et allouées conformément aux dispositions du contrat de gestion déléguée. Les programmes annuels d’investissement sont validés par l’Autorité délégante.
Depuis son démarrage en 1997, la gestion déléguée assure avoir investi près de 26 milliards de dirhams, dont environ 45 % dédiés à l’assainissement liquide et qui ont permis de résorber de nombreux points d’inondation. “Les engagements d’investissements contractuels de Lydec ont été respectés et se poursuivront dans les années à venir selon les modalités du Contrat de gestion déléguée et dans le respect du schéma directeur de l’assainissement liquide”, précise le DG de la Lydec.
Dédommagement des dégâts
Pour ce qui est du dédommagement des dégâts, la Lydec affirme que l’indemnisation n’est pas systématique. Elle obéit à des dispositions réglementaires nationales et à celles du contrat de gestion déléguée. “Les installations techniques du délégataire sont vérifiées et entretenues régulièrement, conformément aux dispositions du Contrat de gestion déléguée. Ces opérations d’entretien et de vérification font l’objet d’une communication régulière aux autorités compétentes”, précise la direction, notant que si la preuve de la responsabilité de la Lydec est rapportée, les réclamations seront traitées dans le respect de la loi et des dispositions du contrat de gestion déléguée.