Smyet bak ?
Mhamed, allah yrahmou.
Smyet mok ?
Aïcha.
Nimirou d’la carte ?
A320122. Un Rbati pur jus, mais originaire de Fès.
Acquisition d’entreprises, inaugurations d’usines, élargissement de votre groupe de presse… visiblement, 2020 a été une année faste pour vous. N’avez-vous pas ressenti les effets de la crise?
Je suis justement en route pour discuter de plans de développement supplémentaires. Je souscris au principe qu’il faut travailler jusqu’à son dernier souffle. Othman Benjelloun, que je considère comme une inspiration, m’a dit qu’il faut s’amuser et travailler en s’amusant. Et pour cela, il faut investir. Je tiens d’ailleurs à partager toute ma considération envers lui.
Vous éludez la question…
Certains secteurs ont fonctionné durant la crise, d’autres non. Je suis solidaire des entrepreneurs dans les secteurs du tourisme, de l’événementiel et du transport. Certains membres de ma famille sont actifs dans ce domaine et ont ressenti l’impact de la crise. Dans mon cas, il faut dire que le secteur de la consommation s’est bien porté.
Il se murmure que votre acquisition du groupe Les Inspirations Eco ne s’est pas déroulée sous les meilleurs auspices…
“Les anciens journalistes des Inspirations Eco ont pris leur chèque et sont partis. Dans chaque conflit, il y a des gagnants et des perdants”
C’est vrai. Et on s’en est donné à cœur joie sur Twitter. Je n’étais pas d’accord avec leur approche (les anciens journalistes des Inspirations Eco, ndlr) et eux n’étaient pas d’accord avec la mienne. Il fallait mettre en place un nouveau système. Eux ont pris leur chèque et sont partis. Dans chaque conflit, il y a des gagnants et des perdants.
Dans ce cas-là, qui sont les gagnants et les perdants ?
Au sein d’une entreprise, certains équilibres sont nécessaires. Il y a l’ambiance au sein de l’entreprise, mais aussi un rendement nécessaire qui permet à l’actionnaire de rentabiliser son investissement et d’en initier de nouveaux. Avec les départs, l’ambiance au sein de l’entreprise s’est améliorée et le rendement est assuré.
Finalement, pour vous, la presse est-elle une vocation ou un outil d’influence?
“Pour moi, la presse est une entreprise comme une autre dont l’objectif est de créer de la valeur”
Pour moi, la presse est une entreprise comme une autre dont l’objectif est de créer de la valeur. J’ai investi 1,5 million de dirhams dans ce secteur et je pense pouvoir en récupérer 60. Si des acheteurs sont d’ailleurs intéressés…
Quelques jours après le drame de Tanger, ne regrettez-vous pas la décision du RNI et de Aziz Akhannouch de s’opposer au projet de facturation électronique de la Direction générale des impôts?
J’ai quitté la politique (dans un précédent entretien accordé à TelQuel, Moncef Belkhayat affirmait qu’il se retirerait de la politique en 2021, mais accompagnerait le RNI jusqu’aux élections législatives, ndlr). Depuis, je n’ai plus assisté à une réunion du RNI, que ce soit au niveau du bureau politique, au niveau régional ou au niveau local. Je suis très content de ma contribution et de ce que j’ai pu faire, mais on peut dire que je traverse ma crise de la cinquantaine.
Certes, mais vous êtes toujours vice-président de la région Casablanca-Settat. Les récentes inondations dont a été victime Casablanca ne vous ont-elles pas inquiété?
“Il est dommage que Driss Benhima n’ait pas été écouté et que Casablanca ait choisi le modèle de Calcutta”
Tout d’abord, je suis content que le Maroc ait retrouvé la pluie. Hamdoullah 3la chta (Dieu merci pour la pluie, ndlr), surtout pour nos agriculteurs. Mais pour en revenir à Casablanca et Tanger, ce qui s’est passé est inacceptable. Preuve en est, les intempéries ont été deux fois plus importantes à Rabat et aucun dégât n’est à déplorer.
Il faut s’interroger tant sur la gestion des élus que sur celle des délégataires. Aujourd’hui, quand je vais à Rabat, je suis très fier de ce qu’ont fait les autorités pour cette ville qui est devenue une ville mondiale, et verte qui plus est. Il est dommage que Driss Benhima n’ait pas été écouté et que Casablanca ait choisi le modèle de Calcutta.
Justement, en tant que responsable au niveau régional, vous n’avez pas votre part de responsabilité?
Malheureusement, au vu des lois et de la répartition des rôles, nous ne pouvons pas avoir d’impact. La région a des attributions qui n’ont rien à voir avec celles de la ville. Nous gérons des choses qui ont trait à la mobilité intrarégionale et la coordination des collectivités. Mais les maires ne sont pas obligés de faire du reporting auprès du conseil de la région. Une coordination est nécessaire à ce niveau.
Vous faites partie de la première génération de présidents et vice-présidents de régions. Est-ce un rôle de façade ou êtes-vous écrasés par les attributions des walis?
“Je comprends que le ministère de l’Intérieur ne veuille pas se dessaisir de certaines responsabilités. La qualité du personnel politique n’est pas au niveau requis”
Aujourd’hui, les présidents de région font de la pure et simple figuration. Les attributions sont minimes et les budgets, epsilon. Mais il faut aussi voir le verre à moitié plein. C’est le début d’un rôle qui pourrait devenir important à l’avenir. Toujours est-il que je comprends que le ministère de l’Intérieur ne veuille pas se dessaisir de certaines responsabilités. La qualité du personnel politique n’est pas au niveau requis, que ce soit en termes de gestion, de politique ou d’efficacité…
Vous avez fait partie de l’équipe qui a piloté la candidature du Maroc pour le Mondial 2026. Avec un peu de recul, qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?
Nous avions un projet basé sur des maquettes. Les autres (le trio nord-américain composé des États-Unis, du Mexique et du Canada, ndlr) avaient un projet basé sur des infrastructures concrètes. La prochaine fois que nous candidaterons au Mondial, il faudra en faire de même.
Dans le cadre de cette candidature, l’équipe de campagne a annoncé la construction de routes, de stades et d’hôpitaux. En somme, le projet de tout un gouvernement. Le Maroc va-t-il vraiment tenir ses engagements et les construire?
Lorsque je me suis présenté aux élections locales et régionales à Casablanca, j’ai annoncé dans mon programme que je souhaitais que la ville soit candidate à l’organisation des JO de 2028. Financièrement, Casablanca n’est pas capable de candidater aux JO, malgré la volonté du Comité olympique d’organiser les Jeux en Afrique, ce qui pourrait contribuer à l’afflux de sponsors. Toujours est-il que la mobilisation en vue de cette candidature aurait permis le développement de la ville et des infrastructures du pays. Il est vraiment dommage que nous n’ayons pas la vision nécessaire pour nous engager dans de grands projets. A contrario, regardez l’efficacité de la campagne de vaccination dans laquelle notre Chef de l’État était pleinement engagé. Tous les Marocains lui en sont pleinement reconnaissants. La campagne de vaccination est une preuve que si l’on se met d’accord sur un projet, on peut le faire.
LE PV
C’est en route vers un énième rendez-vous business que Moncef Belkhayat répond à notre appel et accepte de se prêter au jeu de l’Interrogatoire. Il faut dire que le vice-président de la région Casablanca-Settat n’écarte jamais une occasion de se mettre en avant et de promouvoir le travail de sa fondation, lui qui affirme avoir quitté la politique et, par extension…le RNI. Ce, malgré des déclarations dans lesquelles il avait assuré vouloir défendre les couleurs du parti de la colombe jusqu’aux prochaines élections.
Désormais, Moncef Belkhayat ne se voue qu’au business. Sa réussite, il semble vouloir la mesurer en termes de profits et non en termes d’aventure humaine. Même s’il oublie qu’il en (a) fait partie, Moncef Belkhayat se plaît à tacler une classe politique qu’il juge “incompétente”. Et appelle les citoyens à faire “le choix du bon parti” avant de voter lors des prochaines échéances électorales.