Clubhouse : c’est quoi ?
Clubhouse est un réseau social basé uniquement sur la voix. Une sorte de radio libre où chaque utilisateur peut créer un espace de discussion, appelé “room”, pour échanger avec les autres utilisateurs.
La room est gérée par un ou plusieurs modérateurs et structurée en speakers (intervenants) et audience. Les membres de l’audience peuvent demander la parole à tout moment et ainsi devenir speakers.
Dans ces rooms, on trouve toutes sortes de sujets, de la politique à l’art en passant par l’entrepreneuriat et la tech.
Une croissance vertigineuse
Clubhouse a été lancé en avril 2020 depuis la Silicon Valley. Restreint pendant les premiers mois à quelques milliers d’utilisateurs de la communauté tech de la côte ouest des États-Unis, le réseau s’est ouvert au grand public depuis le début de l’année 2021 pour atteindre désormais plus de 12 millions d’utilisateurs en moins de trois mois.
Cette croissance est soutenue par une levée de fonds de 100 millions de dollars en janvier, ce qui valorise l’entreprise à un milliard de dollars. L’investisseur n’est autre que Marc Anderseen, visionnaire et star de la tech. Il avait investi dans Facebook et Twitter à leurs débuts. Un gage de succès futur pour la plateforme…
Elon Musk crée le buzz et propulse Clubhouse
Elon Musk, entrepreneur visionnaire et deuxième fortune de la planète, a également contribué à une montée du “hype” autour du réseau. Un dimanche soir, il annonce par un tweet son arrivée sur Clubhouse, et dans la foulée, il organise sa première room. J’y étais, et c’était magique de se retrouver dans la même room que Elon Musk. Il a parlé de l’exploration de Mars, de Neurolink, des cryptos. Une discussion digne d’un film de science-fiction.
Cette room d’Elon Musk a donné un coup d’accélération au réseau au niveau mondial. Depuis, tout le monde en parle et d’autres stars suivent ses pas : Marc Zuckerberg, Bill Gates…
Les francophones arrivent…
En janvier, les rooms francophones étaient alors très rares. Tout a changé à partir de la première semaine de février : des milliers de francophones ont rejoint la plateforme, dont quelques célébrités de divers horizons comme Xavier Niel et Jamel Debbouze.
Avec la vague des francophones, la diaspora marocaine est également arrivée et a ainsi marqué le début de l’aventure des Marocains sur Clubhouse.
Les premières room marocaines
Courant février, ce sont quelques dizaines d’utilisateurs marocains qui font leur apparition sur le réseau. Tout de suite, des rooms marocaines commencent à émerger. Pendant les premiers jours, trois types de sujets sont prédominants : le réseau Clubhouse en lui-même, l’entrepreneuriat et le “Chill & Networking”.
Par la suite, au fur et à mesure que le nombre de Marocains augmente, les sujets deviennent beaucoup plus variés : politique, société, libertés individuelles, photographie, science…
Les Marocains, les retrouvailles…
S’il y a une caractéristique à retenir de ces rooms marocaines, c’est la diversité géographique. Dans chaque salon de discussion, nous retrouvons des Marocains basés dans plusieurs pays : Maroc, France, Australie, Hollande, États-Unis…
“Le Maroc me manque”… “Je suis là pour écouter Darija”… “Quel plaisir d’écouter wlad bladi”… Des expressions que l’on retrouve pratiquement dans chaque room marocaine. Et les retrouvailles ne s’arrêtent pas là.
Diaspora au pluriel
La communauté marocaine sur Clubhouse est un échantillon des composantes de la diaspora marocaine. Dans la vie physique, ces différentes composantes ne se fréquentent pas spécialement, mais sur Clubhouse, la donne change.
Nous retrouvons par exemple des étudiants et de jeunes cadres qui ont grandi au Maroc et qui ont récemment quitté le pays. Des jeunes Marocains de deuxième ou troisième génération d’immigrés. Des seniors qui ont quitté le Maroc il y a quelques décennies…
D’habitude, ces cercles ne se fréquentent pas souvent et ils ont très peu de relations en commun. Mais sur Clubhouse, nous nous découvrons les uns les autres des points communs, à commencer par l’amour du pays.
Au fil des discussions, ceux qui ont quitté le Maroc il y a des décennies découvrent ce Maroc nouveau, cette jeunesse pleine de potentiel. En général, cette catégorie de la diaspora garde toujours l’image du Maroc des années 1990. Ils sont alors agréablement surpris.
Les Marocains de deuxième ou troisième génération sont ravis de parler avec d’autres Marocains qui partagent les mêmes valeurs, la même identité complexe et la même volonté de contribuer au développement de leur pays d’origine.
Les étudiants et les cadres sont dans l’action : plusieurs veulent entreprendre au Maroc, lancer des initiatives associatives ou encore lever les tabous sur des sujets de société. Clubhouse leur permet de se mettre en contact avec des personnes au Maroc qui peuvent soutenir leurs projets.
Un Club Maroc pour rassembler les Marocains
Alors que la communauté marocaine cesse de croître, nous nous sommes posé deux questions entre “early adopters” marocains, une quinzaine de membres les plus actifs sur la plateforme :
Comment continuer à faire grandir la communauté marocaine ? Et comment maintenir la qualité des discussions et du contenu ?
Nous avons alors décidé d’unir nos forces et de travailler tous pour un même objectif : faire de Clubhouse un espace de contenu qualitatif et de création de valeur dans la bienveillance.
Pour concrétiser cette vision, nous avons créé le Club Maroc. C’est un club, équivalent d’un groupe sur Facebook, qui permet à tous ses membres de créer des rooms sur Clubhouse. Lorsqu’une room est créée, tous les autres membres sont notifiés. En une semaine, le Club a rassemblé plus de 2500 membres et plus d’une cinquantaine de salons de discussion ont été créés.
Mais plus encore, nous avons co-créé une série de concepts de rooms hebdomadaires, une sorte de programme officiel du club avec politique, art, science, société et networking au menu.
Naturellement, ces pionniers marocains de Clubhouse se sont positionnés dans des niches, par exemple Haitam avec le concept “Parle-moi de science”, RedOne avec des sujets de société assez polémiques, Aya avec des rooms sur la psychologie et la santé mentale, ou Achraf avec des rooms de networking et d’échange dans la bonne humeur.
Ce n’est que le début d’une belle aventure
En quelques semaines, grâce à Clubhouse, nous sommes donc des centaines de Marocains, basés au Maroc et ailleurs, à nous retrouver chaque jour pour discuter de sujets qui nous touchent tous, pour s’entraider, apporter de la valeur ou trouver de l’inspiration. En quelques semaines, des partenariats entre membres ont été conclus, des initiatives ont été lancées…
Et pourtant, Clubhouse n’en est qu’à ses débuts… Imaginez ce qui pourra se faire dans quelques mois, quand la plateforme s’ouvrira à plus de personnes.
Il y a fort à parier que Clubhouse sera un outil puissant pour créer des synergies entre Marocains.
Encore faudra-t-il y maintenir la qualité des discussions et l’esprit de bienveillance qui prévalent jusqu’à présent. Cela passera par l’implication de personnes qui peuvent apporter de la valeur.
Si vous êtes arrivé à la fin de cette tribune, c’est que vous aussi vous voulez contribuer. Si vous n’êtes pas encore sur Clubhouse, laissez-moi un message privé sur Twitter. Le Club Maroc vous enverra une invitation.
Bienvenue dans l’aventure Clubhouse marocaine !
Pour rejoindre le Club Maroc : https://www.joinclubhouse.com/club/Maroc
Pour suivre l’auteur de cette tribune sur Clubhouse: https://www.joinclubhouse.com/@walidalaoui
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