10 paramètres à prendre en compte avant d’aller s’installer au Canada

Au Canada en 2019, le nombre de Marocains était de 72.000, dont 60.000 au Québec. La crise sanitaire a bien évidemment ralenti le nombre d’immigrants marocains vers le Canada, cependant il continue de croître. Si vous faites partie de celles et ceux qui planifient de tenter l’aventure canadienne et que vous ne savez pas par où commencer vos recherches et démarches, voici 10 étapes à valider pour quitter le royaume dans les meilleures conditions.

Par

Le Miel et l’amertume, de Tahar Ben Jelloun
Le Miel et l’amertume, de Tahar Ben Jelloun, éd. Gallimard, 2021.

1. Assurez-vous d’être éligible

Quel que soit votre pays d’origine, s’installer au Canada se fait selon des critères bien précis. C’est ce que l’on appelle “l’immigration choisie”. Un certain savoir-faire, un profil d’étudiant sérieux, des garanties solides, des tests d’anglais et de français mais aussi des tests médicaux. L’assurance que votre installation participe au développement du pays, voilà ce qu’est l’immigration choisie. Il n’en reste pas moins que la qualification à cette immigration se fait bien au cas par cas, il ne faudra pas tomber dans les “on-dit” et vous décourager si vous ne cochez pas absolument toutes les cases.

Au programme de cette admissibilité, un système de points, que vous récoltez au fur et à mesure que vous passez les étapes. Il y a diverses catégories de points : pour les étudiants, les travailleurs qualifiés, la faculté d’adaptation, les compétences linguistiques, mais aussi l’âge, entre autres.

Le volet le plus important si vous souhaitez vous installer au Canada, est indéniablement vos finances. Quel que soit votre statut, on vous demandera des garanties solides. Pour cela, sachez que vous pouvez ouvrir un compte en banque dans le pays avant de vous y installer. Il existe plusieurs banques en ligne qui proposent ce genre de service spécialement aux nouveaux arrivants (particuliers uniquement) au Canada. Cela vous permettrait de réunir la somme que l’on vous demande pour garantir l’obtention de votre visa, ou bien d’épargner avec un coup d’avance ce dont vous aurez besoin pour vous loger, meubler votre intérieur ou souscrire à une assurance (vous en aurez besoin). 

2. Protégez-vous de la fraude 

Lorsque vous débuterez vos démarches, vous tomberez très certainement sur des services qui vous proposeront moyennant certaines sommes (importantes) de gérer votre dossier à votre place. Attention ! De nombreux sites frauduleux vous proposent d’effectuer votre demande d’AVE (autorisation de voyage électronique), puis les démarches de visa longue durée à votre place. Souvent d’ailleurs, ce sont eux qui vous démarchent, c’est d’abord à cela que vous pouvez les reconnaître. Ensuite, si vous en trouvez en cherchant, notez qu’aucune agence n’est rattachée au gouvernement canadien comme beaucoup s’en vantent. Leur site officiel le rappelle : vous n’êtes pas tenu de faire appel à un représentant pour vos démarches, cela ne changera ni la rapidité de traitement de votre dossier ni l’issue. Ainsi, le gouvernement canadien à ce sujet appelle à beaucoup de prudence et surtout de recherches à propos du représentant (en consultant les fichiers des barreaux de chaque province) et propose des méthodes pour que vous vérifiiez qu’il est bien autorisé à exercer. 

Toutefois, si vous tombez dans l’une de ces escroqueries, il y a un service antifraude à qui vous pouvez signaler le représentant, l’agence ou le site. 

3. Faites un maximum de recherches administratives

Si vous êtes arrivé jusqu’à cet article, c’est certainement que vous étiez déjà dans la démarche administrative. Il vous faut alors procéder par étapes. Tout d’abord, comme l’indique Monsieur Faouzi Metouilli, président de l’Association Marocaine de Toronto, “la préparation se fait en deux parties : avant et après l’arrivée. Surtout, il faut commencer par avoir un maximum d’informations sur les lois canadiennes en ce qui concerne les droits et obligations”.

À savoir qu’au Canada, il y a les lois fédérales (qui s’appliquent à tout le pays) et celles de chaque province. Il faut donc bien faire la différence. Un exemple concret est la santé. En effet, vos droits en la matière peuvent évoluer selon la province où vous choisissez de vivre. Les conditions et délais d’obtention d’une assurance maladie publique ainsi que la carte qui y correspond diffèrent beaucoup selon les régions (il y a 13 ministères de la Santé au Canada !). Donc avant de choisir votre futur lieu d’habitation, il serait opportun de vous assurer de ce que couvre ou pas votre régime

Il en va de même pour votre permis de conduire. Pour avoir un volant entre les mains, il vous faudra un PCI (permis de conduire international), délivré par les autorités marocaines. Ce permis reste provisoire et il vous faudra demander un équivalent à l’administration du territoire où vous serez basé. Il n’est pas impossible que l’on vous demande de passer un test de conduite ou de connaissance du Code de la route canadien

4. Si vous êtes étudiant 

Vos études post secondaires doivent être effectuées dans un établissement désigné par l’État (EED), l’équivalent de l’enseignement public. Consultez donc la liste de ces établissements avant de faire votre choix. Outre le fait que cela vous permettra d’obtenir votre visa étudiant, étudier en EED peut vous garantir d’autres opportunités : un permis de travail en tant qu’étudiant, mais aussi le droit de rester sur le territoire canadien après vos études pour travailler. Les démarches seront quasi inexistantes à ce moment-là, car vous serez déjà résident sur le sol canadien. Une fois votre établissement choisi, il faudra prouver que vous pouvez assurer son financement. Il faudra prouver également que vous pourrez couvrir vos frais de subsistance. Un test médical vous sera demandé ainsi qu’un certificat de police prouvant que vous n’avez pas de casier judiciaire dans votre pays d’origine.

Pour certains pays, dont le Maroc, il existe un moyen plus rapide pour les étudiants d’obtenir leur visa, cela s’appelle le Volet direct pour les études. Les délais de traitement sont en général de 20 jours et les critères à remplir pour en bénéficier se trouvent ici. Pour les enfants mineurs, en revanche, pas besoin de permis quelconque pour les inscrire à la maternelle, en primaire ou au collège. 

5. Si vous êtes travailleur

Vous faites peut-être partie de la liste des professions recherchées par le Canada, qui possède un programme à part, celui des travailleurs qualifiés. Il existe des sites qui disposent de ces listes, classées par région, niveau d’importance de demande et taux horaire. Pour le Québec (et uniquement pour cette région), avoir un métier qui fait partie de cette liste de métiers recherchés pourrait vous faciliter la tâche. En effet, votre métier pourrait vous qualifier pour la démarche simplifiée de votre demande de visa. La démarche est simplifiée dans le cadre de l’EIMT (l’Étude d’impact sur le marché du travail), qui préconise que ce soit l’employeur qui fasse la demande pour le futur employé. Une fois ce précieux document obtenu, vous pourrez demander votre permis de travail, qui vous sera délivré en priorité. En revanche, toutes les formalités seront à votre charge. À commencer par l’admission, qui se fait par un processus de questions et formulaires en ligne, que vous trouverez ici.

6. Si vous êtes travailleur indépendant

Au Canada, on appelle cela “travailleur autonome”. C’est un statut un peu plus compliqué, car le Canada est en recherche de métiers très particuliers et pour monter votre propre projet au Canada il faudra prouver de sa nécessité pour l’économie locale. Si vous êtes dans le milieu du sport ou de la culture en revanche, vous pourrez bénéficier d’aides de l’État. 

7. Où et comment vous loger ?

C’est aussi une décision qu’il faut prendre avant le départ. Le meilleur moyen reste de connaître quelqu’un sur place qui pourrait vous conseiller, voire visiter pour vous des logements. Si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à vous imprégner des différents quartiers de la ville que vous avez choisis par Google Street View, c’est ce qu’ont fait de nombreux nouveaux arrivants au Canada. D’ailleurs, depuis la pandémie les visites virtuelles d’appartements sont devenues une norme. Cela vous permettra donc de voir de vos yeux les logements que vous trouverez en ligne. Les sites d’annonces de logements sont très nombreux, vous n’aurez pas de mal à les trouver (craiglist.ca, toutmontréal.com, kijiji.ca ou bien encore Easyroommate.com). 

Info : les annonces au Canada et au Québec en particulier, peuvent être difficiles à déchiffrer. Il vous faut savoir, par exemple, que 1 ½, 2 ½ correspondent au nombre de pièces, le demi étant la salle de bain. Courage !

8. Renseignez-vous sur le coût de la vie

Tout d’abord, les devises : 1$ canadien vaut 7,19 dirhams. Inutile de dire qu’avant d’arriver au Canada, il faut vous assurer que vous allez pouvoir tenir financièrement en payant par exemple votre logement, une ligne téléphonique, l’électricité, le wifi etc. En attendant de trouver votre job. 

Beaucoup de sites répertorient les différents coûts de la vie que cela soit au Québec ou dans le reste du pays. On y apprend par exemple qu’une carte mensuelle de transport à Montréal vaut 83$ canadiens (vous pouvez bénéficier d’un tarif réduit si vous êtes étudiant) ou bien encore que la téléphonie mobile, – faute de concurrence-, y est beaucoup plus chère qu’ailleurs. Donc un abonnement de téléphone mobile vaut en moyenne 60$. Si vous optez pour la circulation en voiture, sachez que vous paierez une vignette de stationnement à l’année qui coûte 80$ canadiens. 

Conseil : Si vous êtes fumeur, il y a des chances que vous arrêtiez une fois arrivé au Canada ; le paquet de cigarettes peut aller jusqu’à 20$ canadiens (soit 143,8 dirhams). 

9. Commencez à vous faire un réseau

C’est la recommandation que donne Faouzi Metouilli : celui de “réseauter” un maximum avant même d’être arrivé au Canada. Si vous êtes étudiant, abonnez-vous aux pages Facebook de votre établissement, réagissez aux publications, tentez de créer des liens avec d’autres étudiants. Il en va de même si vous êtes travailleur, aussi bien avec Facebook que LinkedIn. Il faut oser aller à l’avant de ceux qui pourraient éventuellement vous fournir des conseils, des bons plans, etc. 

N’hésitez pas non plus à demander autour de vous au Maroc, vos amis, connaissances, collègues, peuvent vous mettre en contact avec leurs relations qui pourraient vivre au Canada. 

10. Rapprochez-vous des associations de Marocains au Canada

Comme nous l’indique le président de l’Association des Marocains de Toronto (qui guide et conseille les nouveaux arrivants comme les Marocains déjà installés), il existait jusqu’à encore peu, beaucoup d’associations de Marocains au Canada. Elles ont pratiquement et malheureusement toutes disparu, surtout au Québec. 

Il existe cependant des groupes Facebook, sous forme de forums, comme celui des Marocains résidents à Montréal où vous pouvez poser vos questions. Vous pouvez également vous rapprocher du Centre culturel marocain (Dar el Maghrib), qui n’est pas une association, mais dont la communauté est solidaire. 

Enfin, et cela doit être le cas pour chaque Marocain qui se déplace ou s’installe à l’étranger : n’oubliez pas de repérer l’Ambassade ainsi que les consulats marocains (https://www.consulat.ma/fr/page-daccueil) sur le territoire, c’est auprès de ces administrations que les informations légales sont divulguées, comme en ce moment avec les différentes restrictions dues au Covid-19. 

Ambassade canadienne au Maroc :

Site internet : https://www.canadainternational.gc.ca/morocco-maroc/index.aspx?lang=fra
Adresse : 66, Avenue Mehdi Ben Barka, 
Rabat-Souissi, Maroc
Tél. : (+212) (0)537 54 49 49
Courriel : rabat@international.gc.ca

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