Enseignants contractuels : Nezha Majdi et ses camarades poursuivis en état de liberté

Libres, mais avec un couperet judiciaire sur la tête. Ce 8 avril, Nezha Majdi et ses camarades ont été libérés après une garde à vue de 48 heures suite à leur arrestation lors de la manifestation du 6 avril dernier. Mais leur interaction avec la justice est loin d’être terminée.

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Nezha Majdi avait raconté qu’elle et certaines de ses collègues institutrices avaient été victimes de harcèlement et d’agressions sexuelles de la part de forces de l’ordre lors de la première marche. Crédit: DR

Dieu soit loué, je suis maintenant libérée après 48 heures de garde à vue, avec poursuite en état de libération.” Quelques minutes après sa libération, ces sont les premiers mots que Nezha Majdi publiés sur sur sa page Facebook. Pêle-mêle, la jeune enseignante originaire d’El Jadida (mais affectée à Agadir) remercie, les avocats, “tous les militants de la Coordination nationale des professeurs à qui la contractualisation a été imposée” et les cadres syndicaux soutenant le mouvement.

الحمد لله لقد تم إطلاق سراحي الآن بعد 48 ساعة من السجن تحت الحراسة النظرية، مع استمرار المتابعة في حالة سراح، شكرا لهيئة…

Publiée par Nezha Majdi sur Jeudi 8 avril 2021

Ce 8 avril est donc jour de libération. Arrêtés en même temps que Nezha Majdi en marge de la manifestation monstre du 6 avril, les 18 autres professeurs ont été libérés dans la foulée après avoir passé 48 heures de garde à vue, mais poursuivis en état de liberté. Si Nezha Majdi ne précise pas les motifs des poursuites à leur encontre dans son post Facebook, les autorités pourraient évoquer la participation à manifestation illégale.

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Dans un communiqué, la wilaya de Rabat avait notifié une interdiction formelle de toute marche dans la capitale, évoquant les restrictions sanitaires, l’état d’urgence et même l’apparition de nouveaux variants du coronavirus. Mais l’interdiction a produit l’effet inverse, les 5, 6 et 7 avril, les contractuels sont descendus dans les rues pour proclamer leur vieille doléance : leur intégration comme fonctionnaires du ministère de l’Éducation nationale et non des AREF.

Ces trois jours de manifestations ont donné lieu par endroit à des heurts avec les forces de l’ordre qui tentaient de disperser les marches. Plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer la brutalité policière à l’encontre des protestataires. Mais la détermination des enseignants contractuels est loin de s’émousser. “Nous ne renoncerons pas à notre droit constitutionnel d’être inclus dans la fonction publique”, a conclut Nezha Majdi.