Akhannouch nie en bloc les 17 milliards des hydrocarbures et charge ses alliés du PJD

Le président du RNI Aziz Akhannouch était l’invité de la Fondation Lafqui Titouani dans la soirée du mardi 11 mai. Campé sur ses positions, l’homme politique a nié en bloc différents griefs portés contre lui par les partis de l’opposition. Sa sortie des locaux de la Fondation n’a pas été de tout repos.

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Aziz Akhannouch était l’invité de la Fondation Lafqui Titouani dans la soirée du mardi 11 mai 2021. Crédit: DR

C’était l’un des rendez-vous politiques attendus. Après le passage de plusieurs chefs de partis, Aziz Akhannouch a participé mardi soir à la série de rencontres ramadanesques organisées par la Fondation Lafqui Titouani.


Le ministre de l’Agriculture depuis 2007 a d’abord commencé par démentir le chiffre scandale de 17 milliards de dirhams, en tant que marge de bénéfice de sa compagnie pétrolière Afriquia suite à une enquête parlementaire sur la libéralisation du marché des hydrocarbures en 2017.

Une “fake news” selon l’intéressé qui a accusé, sans le nommer, le président de la Commission des finances et député-maire PJD de Meknès, Abdellah Bouanou, d’avoir “d’avoir divulgué des chiffres erronés à la presse”.

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Aziz Akhannouch a en ce sens déclaré que “la question était simplement le résultat d’une grande récupération politique”, et que ses opposants politiques ont utilisé cette question comme “une arme contre lui”.

Des islamistes “aux deux visages”

Le président du RNI a estimé que le gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani, dont il fait partie, “ne souffre d’aucun problème au niveau de son travail”. Au contraire, c’est la majorité gouvernementale qui “vit des problèmes” et qui “n’a pas de chef” selon lui. Dans ce sillage, Aziz Akhannouch a assuré être en accord avec son allié de la majorité, le chef de l’USFP, Driss Lachgar, qui partage cette même vision.

Le ministre de l’Agriculture a en effet critiqué la manière avec laquelle Saâd-Eddine El Othmani gère la coalition majoritaire. “Le Chef du gouvernement préfère rencontrer les chefs de l’opposition, en l’absence de réunions de la majorité pendant un certain temps, et ce malgré l’existence de nombreux problèmes qui nécessitent une discussion au niveau de cette alliance politique formant la coalition gouvernementale”, a-t-il notamment expliqué.

Avec le PJD en ligne de mire, le leader du RNI estime que ses alliés islamistes “souffrent d’un problème de gestion lorsqu’il se trouve avec d’autres partis”. Pour avoir une idée du climat de tension entre les deux partis, Aziz Akhannouch a révélé que les partis de la majorité “ont envoyé une correspondance au Chef du gouvernement en raison de sa rencontre avec les partis de l’opposition sans tenir de réunion préalable avec ses alliés”.

Le président du RNI a attaqué sur un autre ton les députés du PJD qui se trouvent, selon lui, “en première ligne lors des sessions parlementaires”. Des élus “assument le rôle de l’opposition”, et s’activent dans l’objectif de “casser les ministres du RNI”, a-t-il ajouté. A en croire Aziz Akhannouch, “le groupe parlementaire du PJD porte deux visages”.

Mais le patron du RNI a refusé de se fixer des lignes rouges en en matière d’alliances pour former le prochain gouvernement, malgré le “manque de loyauté et de respect” attribué aux députés PJD durant cette conférence de presse.

Ça se bousculait

La sortie d’Aziz Akhannouch des locaux de la Fondation Lafqui Titouani a été suivie par quelques heurts. A la fin de cette rencontre retransmise sur les réseaux sociaux, le ministre en exercice n’a répondu à aucune sollicitation de l’audience présente mardi soir.

L’homme politique a donc été suivi par certains encartés au RNI, au moment de rejoindre son véhicule. Des responsables partisans qui souhaitaient lui transmettre des “lettres de doléances” au sujets de problèmes internes au parti. Escorté par une équipe de sécurité, l’homme politique n’a fait montre d’aucune interaction avec les personnes présentes.

“Le message a été délivré à M. le président Aziz Akhannouch par notre honorable personne, au nom des militants du RNI. Je l’ai fait en tout assurance en espérant une réponse du président après qu’il a examiné attentivement des détails, des arguments et des preuves importantes contenus dans la lettre”, écrit sur Facebook le secrétaire de la confédération du RNI à Salé, Mohamed Bnjbiliy.

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Publiée par Simo Bnjbiliy sur Mardi 11 mai 2021

Dans une scène de bousculade généralisée, on voit le partisan se frayer un chemin pour faire parvenir sa missive. “Des militants de la coordination RNI de Salé et de Rabat-Youssoufia ont risqué leur réputation et ont tenté s’approcher du président pour corriger la trajectoire, en l’absence de communication au sein du parti”, a expliqué sur Facebook le RNIste Oukacha El Bouraqqady.

“Malheureusement, la communication des militants avec leur président a été entravée par ses gardes. Comment un leader peut-il empêcher sa jeunesse de communiquer avec lui, tout en leur demandant dans ses slogans de « descendre travailler » ?”, s’est-il interrogé.

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Publiée par Oukacha El Bouraqqady sur Mardi 11 mai 2021