Couvre-feu, déplacements nationaux et internationaux : ce qu’il faut savoir si vous voulez voyager

Les récents allègements des restrictions sanitaires ont été très bien accueillis par les citoyens, mais des questions restent en suspens. TelQuel fait le point sur les différentes restrictions de déplacement en ville, entre les villes et à l’international.

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Yousef Alfuhigi / Unsplash

Le 20 mai dernier, le gouvernement a annoncé l’instauration d’un couvre-feu nocturne au niveau national de 23 h à 4 h 30, mettant ainsi fin à une interdiction de déplacements encore plus longue, entre 20 h et 6 h. Dans le même communiqué, il a été annoncé que les commerces, restaurants et cafés pouvaient également fermer à 23 heures.

Quelques jours plus tard, le gouvernement a assoupli les mesures restrictives, en autorisant l’organisation de rassemblements et activités dans des espaces fermés pour moins de 50 personnes, et dans des espaces ouverts pour moins de 100 personnes, avec obligation d’obtenir l’autorisation des autorités locales si le nombre de participants dépasse ces chiffres. L’accès aux plages et aux piscines publiques est également permis.

Les autorités ont également décidé la reprise des vols de et vers le royaume à compter du mardi 15 juin 2021, soulignant que ces vols s’effectueront dans le cadre d’autorisations exceptionnelles vu que l’espace aérien marocain est toujours fermé. TelQuel fait le point sur les différentes restrictions de déplacement en ville, entre les villes et à l’international. Cet article sera mis à jour au fur et à mesure des changements annoncés.

Passeport vaccinal, précieux sésame

Le communiqué du 20 mai dernier a fixé l’horaire des fermetures des commerces, cafés et restaurants à 23 h, heure à laquelle devrait commencer le couvre-feu nocturne. Plusieurs citoyens s’interrogeaient sur les réseaux sociaux sur la manière avec laquelle les autorités allaient contrôler les personnes rentrant chez elles après la fermeture des commerces.

Dans les faits, les barrages routiers sur les grandes artères des villes ne vérifient les autorisations de déplacement qu’à partir de 23 h 30 ou minuit. Certains restaurants continuent même d’effectuer des livraisons jusqu’à 1 h. Les citoyens pourraient donc se permettre de rentrer chez eux après le dîner sans se soucier de payer une amende ? Les vaccinés oui, puisque leur passeport vaccinal, téléchargeable sur le site web liqahcorona.ma et disponible auprès des communes et préfectures, leur permet de circuler librement même au-delà de 23 h. Pour les autres, la prudence reste de mise.

Prudence pour la circulation intervilles

Le passeport vaccinal permet également à ses détenteurs de circuler librement entre les villes du royaume et de voyager à l’étranger. Pour les non-vaccinés et en théorie, les déplacements intervilles sont toujours soumis à une autorisation exceptionnelle.

Si la situation semble être revenue à la normale, les autorités rappellent les citoyens à l’ordre.  “Légalement, il faut toujours disposer d’une autorisation exceptionnelle de déplacement ou d’un pass vaccinal”, rapportaient nos confrères de TelQuel Arabi selon une source autorisée, le 17 juin dernier. Au cœur des villes également, certains points de contrôle de police reprennent place et procèdent à des contrôles réguliers, de jour comme de nuit.

Du Maroc vers l’étranger

Les Marocains disposant d’un passeport vaccinal ont la liberté de se rendre à l’étranger sans disposer d’une autorisation exceptionnelle délivrée par la Wilaya. Ils doivent simplement se soumettre aux conditions d’entrée du pays de destination.

La France, par exemple, a classé le Maroc comme pays “orange”, c’est-à-dire avec une circulation active du virus dans des proportions maîtrisées, sans diffusion de variants préoccupants. Les Marocains vaccinés avec Astrazeneca, reconnu en France, peuvent s’y rendre sans motif impérieux, sans se soumettre à un auto-isolement, et en présentant uniquement un test PCR négatif de moins de 72 h ou antigénique de moins de 48 h. Les vaccinés Sinopharm et les non-vaccinés ne peuvent quant à eux pas se rendre en France sauf motif impérieux, doivent effectuer un test à l’arrivée puis s’auto-isoler pendant 7 jours.

L’Espagne quant à elle autorise le vaccin chinois sur son territoire. Les Marocains vaccinés à Sinopharm peuvent donc s’y rendre librement, en présentant simplement un test PCR négatif. Les Marocains non vaccinés désirant se rendre à l’étranger doivent eux disposer de l’autorisation spéciale délivrée par la Wilaya. Ils sont également invités à consulter les restrictions de leurs pays de destination avant de s’y rendre.

De l’étranger vers le Maroc

Malgré la réouverture des frontières, le ministère des Affaires étrangères précise que l’espace aérien du Maroc est toujours fermé. En d’autres termes, des restrictions existent toujours dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire. Dans ce sens, le Maroc classe les pays en deux listes, une liste A et une liste B.

La liste “A” inclut tous les pays ayant des indicateurs positifs en ce qui concerne le contrôle de la situation épidémiologique, en particulier au niveau de la propagation des variants du virus. Ainsi, les voyageurs en provenance de ces pays — qu’ils soient ressortissants marocains, étrangers établis au Maroc, ou citoyens de ces pays ou étrangers y résidant — peuvent avoir accès au Maroc s’ils disposent d’un certificat de vaccination ou d’un résultat négatif de test PCR datant d’au moins 48 heures avant la date d’entrée sur le territoire national.

Les titulaires de certificats de vaccination étrangers bénéficieront des mêmes avantages accordés par le certificat de vaccination marocain aux citoyens marocains sur le territoire national, a indiqué le ministère.

Quant à la liste “B”, elle se veut une liste restrictive de l’ensemble des pays non concernés par les mesures d’allègement contenues dans la liste “A”, et qui connaissent une propagation des variants ou l’absence de statistiques précises sur la situation épidémiologique. Les voyageurs en provenance des pays figurant sur cette liste doivent obtenir des autorisations exceptionnelles avant de voyager, présenter un test PCR négatif de moins de 48 heures avant la date d’entrée sur le territoire national, puis se soumettre à un isolement sanitaire de 10 jours.

Les listes “A” et “B” seront publiées de manière régulière sur les sites des ministères chargés des Affaires étrangères, de la Santé et du Tourisme, a fait savoir la même source, notant que les deux listes seront actualisées régulièrement — au moins deux fois par mois, selon le besoin.

La liste B compte l’Afghanistan, l’Algérie, l’Angola, l’Argentine, l’Arabie Saoudite, le Bahreïn, le Bangladesh, le Bénin, la Bolivie, le Botswana, le Brésil, le Cambodge, le Cameroun, le Cap Vert, le Chili, la Colombie, le Congo, Congo (RDC), Cuba, les Émirats arabes unis, Eswatini, Guatemala, Haïti, Honduras, l’Inde, l’Indonésie, l’Iran, l’Irak, la Jamaïque, le Kazakhstan, le Kenya, le Koweït, Lesotho, Lettonie, Liberia, la Lituanie, Madagascar, la Malaisie, le Malawi, les Maldives, Mali, l’Île Maurice, le Mexique, la Namibie, le Népal, le Nicaragua, le Niger, Oman, Ouganda, le Pakistan, Panama, le Paraguay, le Pérou, Qatar, la République Centraficaine, la République démocratique populaire de Corée (Nord), les Seychelles, le Sierra Leone, la Somalie, le Soudan, l’Afrique du Sud, le Sri Lanka, le Sud-Soudan, la Syrie, la Tanzanie, Tchad, Thaïlande, Togo, l’Ukraine, l’Uruguay, le Venezuela, le Vietnam, le Yémen, la Zambie et le Zimbabwe.

L’Espagne exclue de l’opération Marhaba

Le ministère des Affaires étrangères annonce que “Marhaba 2021 aura lieu à partir des mêmes points de transit maritime de l’année dernière”, selon les mêmes conditions sanitaires. “En plus du test PCR présenté lors de l’embarquement, les voyageurs subiront un autre test à bord”, poursuit le ministère.

On comprend que les Marocains désireux de rentrer au Maroc durant cet été devront passer, comme l’année dernière, par le port français de Sète et le port italien de Gênes. L’Espagne est une nouvelle fois exclue. Par ailleurs, un communiqué du ministère du Transport a annoncé que des discussions étaient en cours pour établir une ligne maritime entre le port de Tanger Med et la ville de Portimao, dans le sud du Portugal.