«Ben Toumert ou le dernier jour des voilés»
100 DH
Ou
1. Torjmana Al Kobra, d’Abou-Qassim Zayani
“J’aime beaucoup le style et l’originalité de l’historien Zayani qui était aussi voyageur et vizir.
Contrairement à beaucoup d’auteurs et d’historiographes marocains de son époque (XVIIIe siècle et début du XIXe), il était détaché d’un certain classicisme et conventionnalisme rigide, qui lui avait valu d’ailleurs les critiques de ses pairs.
Son écriture est ainsi marquée par des accents de modernité, assez surprenants dans la part accordée aux événements sociaux, dans la mise en avant d’éléments culturels, dans son analyse des faits historiques, dans sa critique de décisions politiques…
Une liberté de mouvement très actuelle.”
2. Carthage : Histoire d’une métropole méditerranéenne, de Khaled Melliti
“Dans l’histoire de la Méditerranée antique, l’accent est mis généralement sur l’héritage grec ou sur la place de Rome.
Là, c’est l’histoire d’une métropole africaine fascinante qui est mise en avant, et le rôle qu’elle a joué dans le cours de l’histoire pendant des siècles successifs.
En l’absence de littérature punique, entièrement détruite en même temps que la ville, il fallait restituer de manière magistrale la documentation archéologique et rétablir certaines vérités en se débarrassant des portraits dressés par les vainqueurs.
On n’est pas ici dans les sacrifices d’enfants aux divinités et aux perfidies constamment attribuées, mais dans la genèse d’une puissance maritime et marchande qui va s’imposer sur les plans politique et militaire jusqu’à sa destruction totale.”
3. Islam, à la reconquête du sens, de Reda Benkirane
“Comment envisager une pensée islamique innovante, en phase avec son époque, et sauver une culture religieuse de ses propres démons ?
C’est à une expédition novatrice que nous invite ce travail monumental pour repenser la religion à la lumière des sciences de la complexité.
Dans une illustration éclatante de “transversalité interdisciplinaire”, cet ouvrage va au croisement et à l’articulation des savoirs, en tranchant avec l’hyperspécialisation qui crée un fossé là où tout est connecté.
De plus, la démarche a l’avantage de l’indépendance totale et de la distance critique par rapport aux jougs dogmatiques de tous bords.
Le regard sans concession de l’auteur reste néanmoins chargé d’espoir vis-à-vis de la jeunesse, de ses humanités numériques et de l’activité vitale de l’esprit…”
4. Tarikh Bilad Tadla, de Abdelkarim Jouaiti
“Je suis très sensible aux écrits de M. Jouaiti, qu’il s’agisse de romans ou d’essais.
Ce don de maîtriser l’histoire et la littérature, en plus de sa grande érudition, donne une production riche et profonde.
Dans cette trilogie consacrée à l’histoire de Tadla, et qui renseigne plus globalement sur l’histoire du Maroc, le style n’a pas la sécheresse de certains récits historiques.
On est emporté par la beauté du style sans perdre de vue l’exactitude et l’analyse des faits.
Par ailleurs, l’écriture de l’histoire de la région n’est pas figée dans le passé mais ouvre des voies à des développements futurs… ”