Cette semaine, deux monuments de la chanson marocaine nous ont quittés : Mohamed Rouicha et Mohamed Sousdi de Lemchaheb.
Mohamed Rouicha est mort à l’âge de 62 ans. On le pensait tiré d’affaire il y a quelques semaines, mais non. Le chanteur amazigh s’est éteint dans l’après-midi du 17 janvier. Né en 1950 à Khénifra dans le Moyen-Atlas, la “plumette” découvre très tôt loutar, instrument à cordes typique de la région. Agé d’à peine 14 ans, il enregistre quelques chansons où il reprend les grands standards des maîtres de l’époque, comme Hadda Ouakki, et Bennaser Oukhouya ou encore Hammou Oulyazid. Très vite, le jeune Rouicha prend son envol. “Il va commencer progressivement à mettre en chansons le patrimoine oral de l’Atlas avant que d’autres poètes ne lui composent des paroles à la mesure de sa voix chaude”, explique Ahmed Assid, ancien membre de l’IRCAM et fin connaisseur de la musique amazighe. C’est le début d’une longue carrière très prolifique. Outre les chansons d’amour typiques de l’Atlas, Rouicha a chanté le spleen, l’immigration ou l’espoir. “C’est l’un des rares chanteurs qui ont su fédérer aussi bien un public arabophone que berbérophone. Il représentait tout ce qui fait le Maroc multiple”, poursuit Assid. Autre disparition, celle de Mohamed Sousdi, chanteur des légendaires Lemchaheb inséparable de son bendir, acolyte de Mohamed Batma, décédé le même jour. Avec lui, c’est “la voix miraculeuse” de la génération révolutionnaire des 70’s qui s’en est allée à l’âge de 60 ans.
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