A l’affiche. Les musulmans, les juifs et les nazis

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Paris, 1942. En pleine Seconde guerre mondiale, la France est occupée par les Allemands, qui traquent les juifs avec l’aide de la police locale, qui mène aussi la guerre au marché noir. C’est ainsi qu’elle interpelle Younès, un jeune immigré algérien (campé par l’excellent Tahar Rahim), et lui propose un marché : contre sa liberté, il devra jouer au mouchard à la mosquée de Paris. Le recteur du lieu (interprété par Michael Lonsdale, très juste) est en effet soupçonné, à raison, de cacher des juifs et de leur établir de faux certificats d’appartenance à la religion musulmane. Au cours de sa mission, Younès se lie d’amitié avec un chanteur juif algérien, Salim Halali (Mahmoud Shalaby), et il change de camp : au lieu de dénoncer les juifs, il va se mettre lui aussi à les protéger. D’une belle histoire, inspirée de faits réels – la mosquée de Paris a réellement sauvé des juifs, dont le chanteur Salim Halali, qui ouvrit après-guerre un célèbre cabaret à Casablanca, le Coq d’or  – le réalisateur franco-marocain, Ismaël Ferroukhi, a fait un beau film. Sans magnifier ses personnages, il jette la lumière sur des héros anonymes et ordinaires qui, au milieu de l’horreur, ont choisi l’amour de l’autre plutôt que la haine. Un long-métrage instructif, positif et agréable. A voir.

Les Hommes libres, de Ismaël Ferroukhi, au Mégarama

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