Après New York, Sao Paulo et Paris, L’usine de films amateurs du réalisateur français Michel Gondry sera à Casablanca du 12 mars au 30 avril 2014. Le concept ? Donner l’occasion au public de réaliser son propre film. Le lieu de tournage ? les anciens abattoirs de Casablanca. TelQuel a rencontré le réalisateur.
Comment est née « L’usine des films amateurs » ?
Quand j’ai déménagé dans le nord de Paris, il y’avait beaucoup de salles de cinéma qui s’étaient transformés en magasins de chaussures ou en supermarchés. A ce moment, je me suis dit que ce serait mieux de récupérer une salle de cinéma et donner des caméras aux voisins pour leur permettre de tourner ce qu’ils veulent et projeter leurs films dans ces salles et recréer ainsi des communautés. Je voulais aussi retrouver des sensations de mon enfance quand mes frères et moi prenions la caméra Super 8 de mon père pour faire des petites vidéos. J’admire cette manière de faire qui confirme que tout le monde peut fabriquer des choses avec peu de moyens.
Après New York, Johannesburg, Moscou et Paris, pourquoi avoir choisi d’installer ce concept au Maroc ?
Tous les pays m’intéressent et l’espace des anciens abattoirs est très intéressant pour moi qui suis végétarien (rires). Et le Maroc est un pays qui me fascine. Mais, je serais prêt à mettre l’usine dans n’importe quel pays.
En quoi la version marocaine de l’Usine des films amateurs se distingue des autres éditions ?
Chaque usine est différente dans la mesure où les décors sont construits par des personnes qui habitent dans la ville où se déroule l’évènement. Et les histoires sont influencées par le style des décors.
Croyez-vous que trois heures suffisent pour faire un court-métrage ?
C’est une bonne durée. Auparavant, j’avais essayé d’étaler cette expérience sur une semaine, ce qui a provoqué une démotivation chez les participants. Par ailleurs, ceux qui ne sont pas des professionnels, ont besoin d’avoir un rythme et une sorte de stimulation de courte durée.
Vous êtes connu pour vos techniques originales pour la réalisation de vos films ou clips. Les courts-métrages qui vont être présentés à la fin de cet évènement seront-ils imprégnés de la touche Gondry ?
En compagnie de mes collaborateurs (décorateurs et accessoiristes), nous avons créé les décors (une chambre à coucher, un café…). Je leur ai suggéré quelques idées. Pour ce qui est de l’univers des films et des histoires qui vont être racontées, j’ai laissé libre cours à l’imagination des participants.
Après votre adaptation du roman de Boris Vian, L’écume des jours , quel est le projet cinématographique sur lequel vous travaillez actuellement ?
J’écris un scénario pour un film qui s’appelle « Microbes et gasoil ». C’est l’histoire de deux adolescents qui sont isolés du reste de la société parce qu’ils sont un peu démodés. Pour fuir leurs vies ennuyeuses, ils se fabriquent une voiture pour pouvoir voyager à travers la France.
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