Passionnel. Après Carnage, le cinéaste polonais revient 
avec La Vénus à La fourrure. Un huis clos saisissant qui met en scène une guerre des sexes.  

A l’intérieur d’un théâtre, Thomas, metteur en scène, peste contre les actrices qui se sont succédé, incapables d’interpréter le rôle de Vanda, l’héroïne de La Vénus à la fourrure, roman de l’écrivain Leopold von Sacher-Masoch. Soudain, la voix d’une comédienne retentit au fond de la salle. Il s’agit de Vanda, une fille excentrique et vulgaire mais qui connaît  l’histoire de La Vénus à la fourrure sur le bout des doigts.

Habillant le metteur en scène d’une veste adaptée à l’époque du roman, Vanda demande à celui-ci de lui donner la réplique. Une fois qu’elle se met dans la peau du personnage, la jeune femme grossière se mue en dame distinguée, pleine de charme. Thomas n’en croit pas ses yeux.

Polanski se met en scène

Avec cette nouvelle œuvre, le cinéaste Roman Polanski se révèle être un maître du huis clos et de la séduction. Emmanuelle Seigner (Vanda) et Mathieu Amalric (Thomas) sont les seuls acteurs du film. Ils doivent jouer plusieurs rôles au fur et à mesure que le film progresse. Ainsi, Seigner est en même temps la Vanda qui est venue passer l’audition, la Vanda du roman de Sacher-Masoch, la déesse Vénus, et une psychanalyste en porte-jarretelles. Amalric, quant à lui, est un metteur en scène tourmenté, épris de sa femme, obsédé par la pièce qu’il est en train de monter et, enfin, un être à la merci de la beauté et des caprices de l’actrice. Côté mise en scène, Polanski a opté pour une esthétique sobre afin de mettre plus en valeur les performances des comédiens et un rythme rapide qui ne laisse guère place au silence.

Dans ce film, Mathieu Amalric ressemble étrangement à Polanski dans la vraie vie. C’est comme si le réalisateur avait conçu ce film pour déclarer, subrepticement, sa flamme à Seigner (sa femme), et lui expliquer le jeu de domination existant entre eux. Le cinéaste polonais expose-t-il au public sa vie de couple rêvée ?