Tensions entre le PAM et le PJD sur les banques islamiques

La loi sur les banques islamiques est l'objet d’un conflit entre le PJD et le PAM. Le parti de la lampe chercherait à faire valider le texte sans l’avis du CESE.

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Le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane.
Abdelilah Benkirane. Crédit: AFP

Le PJD (Parti de la justice et du développement) s’attaque au PAM (Parti authenticité et modernité). La raison ? L’envoi d’une saisine de la part de la Chambre des conseillers, présidée par l’élu du PAM Mohamed Cheikh Biadillah, au CESE (Conseil économique social et environnemental) pour examiner la loi 103-12, relative aux banques participatives.

La décision marquant l’envoi de cette saisine a « été prise à l’unanimité par le bureau de la chambre (des conseillers, ndlr) » selon une source au sein de la deuxième chambre. Cette décision a été mal accueillie par certains membres du PJD, parmi lesquels Saâdeddine El Othmani, qui a déclaré que les membres du PAM « ont bien compris le texte mais ont besoin de retarder sa validation au maximum ».

tweet elotmani

Manœuvres politiques

Même le chef du gouvernement Abdelillah Benkirane a critiqué la décision prise par la Chambre des conseillers. Ce dernier, à l’occasion d’une intervention le 12 juillet, a dénoncé « une tentative de déstabilisation des opérations législatives ». Selon le leader du parti de la lampe, « il ne fallait pas soumettre le texte au CESE tandis que celui-ci est toujours en discussion au Parlement et que des amendements sont émis ».

A quelques mois des élections communales certains considèrent qu’il s’agit d’une stratégie électorale du PJD : « il faut qu’ils aient le courage de dire que ce texte leur tenait à cœur car ils comptaient l’utiliser comme argument lors de leur campagne électorale », affirme notre source au sein de la Chambre des conseillers.

Vers un passage en force ?

L’opinion des deux leaders du PJD n’est pas partagée par tous les membres du parti de la lampe. « L’examen du texte par le CESE n’est pas un problème en soit. C’est une mesure qui rentre dans les dispositions de la constitution », explique Abdeslam Ballaji, député du parti d’Abdelilah Benkirane. Ce dernier « regrette » néanmoins « le manque de confiance » entre les deux chambres de l’hémicycle. Le parlementaire tient tout de même à rappeler que le conseil présidé par Nizar Baraka est un « appareil consultatif » qui peut rendre des avis en l’espace « de neuf ou dix jours ».

Selon le quotidien proche du PJD, Attajdid, la commission des finances de la Chambre des conseillers a pris la décision de finir l’examen du texte et de l’adopter, jugeant que le CESE n’avait qu’un rôle consultatif. A noter que la session de printemps de l’hémicycle se termine le 24 juillet. Toute loi non validée au-delà de cette date sera discutée lors de la session d’automne, qui s’ouvre en octobre prochain.

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