Ce n’est pas une première. Yamou a toujours été attiré par le thème floral. Dans ses toiles, le peintre cultive des jardins, des plantes solitaires et des arabesques organiques qu’il met à chaque fois au service d’une thématique différente. Dans une précédente série de tableaux, Yamou s’était intéressé au jardin d’Eden en abordant la genèse à travers Adam et Eve. Cette fois, il remue la terre avec une main, donnant naissance à la vie à partir d’une matière inerte. « J’ai toujours été préoccupé par la vie », nous confie-t-il. Et de poursuivre : « C’est intéressant de voir comment un cultivateur, un jardinier, peut donner naissance à des plantes en cultivant une matière qui est, à la base, inerte ». L’artiste met alors en relief le végétal comme étant « la première forme de vie » pour soutenir sa vision.
Ses tableaux illustrent explicitement cette idée. A travers des toiles aux couleurs majoritairement froides. Yamou présente la main en arrière plan, présence responsable de cette forme de vie végétale qui se déploie sur l’ensemble de ses tableaux. Souvent ouverte, elle tient en elle les fruits de son labeur. Si les dernières réalisations de Yamou ne constituent pas une révolution dans le cheminement de sa création, relevant plutôt de la continuité de ses oeuvres. Le peintre reste au moins fidèle à son identité, et a le talent d’aborder des thématiques différentes à travers un fil conducteur commun.
« Une exposition est comme une naissance »
Au sujet de sa méthode de travail, le peintre ne passe pas par le circuit classique de l’esquisse qui mène à l’oeuvre finale. « Je fais partie de ces artistes qui ne font pas d’esquisses », explique Yamou. « Je définis une première palette qui guidera les grandes lignes. Le résultat, lui, m’est parfaitement inconnu durant le processus. Je peux facilement me préparer à entamer un itinéraire et facilement bifurquer vers un autre ».
C’est la troisième fois que l’artiste collabore avec l’Atelier 21. « Nous sommes dans une relation sur la durée pour construire des projets communs », nous confie Aziz Dakki, propriétaire de la galerie. Ce dernier suit les artistes exposés depuis les premiers pas du projet jusqu’à l’accrochage sur les parois de la galerie. « L’exposition est comme une naissance, et le galeriste n’est pas une sage femme qui intervient à la fin », nous glisse-t-il.
Vernissage : le 21 octobre à 19h. L’exposition dure jusqu’au 22 novembre 2014 à l’Atelier 21.
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer