FMDH: le plein de participants et d'annonces

Le FMDH s’est clôt après quatre jours d'annonces et débats dans la ville ocre, la contestation des associations boycottant l'événement n'ayant que peu d'impact sur son déroulement. Le point.

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Le FMDH a accueilli plus de 7 000 participants selon les organisateurs. Crédit: Rachid Tinouni
Le FMDH a accueilli plus de 7 000 participants selon les organisateurs. Crédit: Rachid Tinouni

Organisé à Marrakech  du 27 au 30 novembre, le Forum mondial des droits de l’homme (FMDH) a clôturé ses travaux par un discours du président du Conseil national des droits de l’homme (CNDH). L’événement a fait le plein et a notamment été marqué par le discours du roi Mohammed VI, durant lequel plusieurs annonces ont été faites.  La contestation du forum, menée par l’AMDH, a, quant à elle été timide. Telquel.ma dresse le bilan de cette deuxième édition du Forum mondial.

Annonces à la chaîne

Le discours royal lu par le ministre de la Justice et des libertés, Mustapha Ramid, a donné le ton. Les ministres présents dans la ville ocre se sont servis du Forum comme plateforme pour relayer l’actualité du gouvernement. Lors de la lecture du discours royal, le ministre de la Justice a ainsi annoncé  le dépôt des instruments de ratification du protocole facultatif de la Convention internationale contre la torture et autres traitements inhumains, cruels ou dégradants, par le Maroc ainsi que la ratification du troisième protocole de la Convention relative aux droits de l’enfant. Le souverain a aussi annoncé la préparation d’une loi sur le travail domestique et la création d’un autre texte portant sur la lutte contre les violences à l’égard des femmes.

Egalement présent, le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication Mustapha El Khalfi a assisté et participé a une discussion sur sur la protection des journalistes. L’ancien rédacteur en chef du quotidien Attajdid a annoncé  la création d’un observatoire visant à traiter les cas d’agressions sur les journalistes. Ce mécanisme devrait permettre aux journalistes de signaler directement leur agression au ministère de la Justice sans passer par le dépôt d’une plainte en bonne et due forme.

Enfin, le Forum a accueilli le ministre de l’Education nationale, Rachid Belmokhtar, mais l’intervention de ce dernier lors de la rencontre sur le thème de « l’éducation pour tous »a été plutôt mineure. Alors que des participants de la société civile ont déploré la privatisation de l’enseignement au royaume, le ministre n’a pas adressé la problématique, se contentant de déclarer qu’il fallait désormais prioriser «  l’enseignement des valeurs ».

7 000 participants et un invité surprise: la pluie

D’un point de vue statistique, le Forum a été un réel succès. Selon les organisateurs, plus de 7 000 personnes, soit 2 000 de plus que lors de la première édition organisée au Brésil, ont été accréditées pour l’événement. Du coup, les rencontres organisées dans les 11 salles du village central ont fait le plein, ce qui néanmoins a contraint de nombreuses personnes à rester debout pendant des heures (les ateliers durant, en moyenne, quatre heures).

Et avec des participants provenant d’une d’une centaine de pays, les débats ont été marqué par le la diversité des points de vue exprimés. Les discussions se sont cependant enflammées lors de la rencontre organisée autour du thème -toujours sensible- de la liberté de conscience, qui a du être interrompue une quinzaine de minutes, le temps que la salle retrouve son calme.

Les organisateurs n’avaient cependant pas prévu l’arrivée d’un invité envahissant:   la pluie. Les averses, qui ont fait des ravages à Marrakech et dans le sud du pays, ont également rendu la tâche plus difficile aux organisateurs, causant même des problèmes techniques. Ainsi lors d’une rare conférence de presse de Driss El Yazami, le micro du président du CNDH ne fonctionnait pas. Il fallait donc disposer d’une bonne ouïe pour pouvoir écouter le responsable des droits de l’Homme évoquer, entre autres, le boycott de l’événement par l’AMDH.

 

La pluie a perturbé l'organisation du FMDH.  Crédit: Rachid Tniouni

La pluie a perturbé l’organisation du FMDH. Crédit: Rachid Tniouni

Une contestation timide

Quelques centaines de personnes seulement ont participé -en tout- aux différentes  manifestations des boycotteurs du Forum, menés par l’Association marocaine des droits humains (AMDH) et d’autres ONG.  Deux rassemblements ont été organisés, lors de l’ouverture du Forum, le jeudi 27 décembre, et lors de la troisième journée des travaux, le 29 novembre.

Un peu plus d'une centaine de personnes étaient présentes lors des manifestations des boycotteurs. Crédit: Rachid Tniouni
Un peu plus d’une centaine de personnes étaient présentes lors des manifestations des boycotteurs. Crédit: Rachid Tniouni

Les associations participant à ces manifestations avaient en commun de contester l’organisation de l’événement mais avaient aussi des revendications qui leur étaient propres : libération de détenus islamistes, fin de la détention de détenus politiques, voire même le droit pour les personnes hétérosexuelles d’avoir des relations sexuelles hors mariage. Des revendications trop diverses pour donner une véritable puissance au mouvement des boycotteurs qui manifestaient en outre à l’entrée du village mondial du Forum, située à 15 minutes à pied des salles ou se déroulaient les débats…

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  • Une centaine de protestataires!
    Il s’agit donc d’un échec cuisant et d’ un désaveu universel pour l’AMDH puisque même Tel Quel relativise au maximum l’impact du boycott:un témoignage de taille qui devrait rappeler aux politicards l’immensité de leur isolement .

    L’extrémisme dans ce pays ne passera pas et la monarchie que l’AMDH et ses bailleurs de fonds et commanditaires ne cessent d’attaquer , leur survivra simplement parce que le peuple le veut car en fin de compte, c’est le renversement de la monarchie que cherchent les extrémistes et non les droits de l’homme ….

  • Les partisaneries ont atteint les représentants des droits de l’homme dans notre pays. Le citoyen ne s’y reconnait plus. Nous pouvons donc légitimement avoir des questionnements vis-à-vis de la crédibilité et surtout de la représentativité de ces organismes.