Qatar 2022: nouvelles révélations accréditant la corruption de la Fifa

Une ancienne responsable de la communication du comité de candidature de Qatar 2022 témoigne avoir vu des responsables qataris proposer de l’argent aux dirigeants du football africain.

Par

Phaedra Almajid
Phaedra Almajid avait donné un entretien à la chaîne Sky News fin novembre dans lequel elle disait recevoir des menaces de mort.

L’ancienne responsable de la communication du comité de candidature de Qatar 2022, Phaedra Almajid, s’est confiée au bi-hebdomadaire France Football dans son édition du 9 décembre. Elle y évoque une réunion tenue dans une suite d’un hôtel de Luanda, en Angola, où était organisé en janvier 2010 le congrès de la Confédération africaine.

Lors de cette réunion, un responsable aurait déclaré à un haut dirigeant du football africain que les Qataris sont ravis de sa présence « et qu’ils souhaitent faire bénéficier sa fédération d’un don d’un million de dollars », raconte Phaedra Almajid, qui continue : « Ce monsieur répond, sans même un regard pour le Qatari :  »Ah, un million de dollars… Pourquoi pas un million et demi de dollars ». Et le Qatari dit qu’il espère pouvoir compter sur son soutien. L’intéressé lui assure que c’est le cas. Et c’est fini. » Selon l’interviewée, la même scène s’est produite avec deux autres responsables du foot africain.

Femme arabe, « je devais obéir »

Les supérieurs de Phaedra Almajid lui ont évidemment demandé de se taire. Elle explique à France Football :

Le Qatari m’a dit que je ne devrais jamais mentionner l’affaire. A personne. Il hurlait. Il était alors 2 heures du matin. Je suis une femme arabe, il m’a dit de me taire et que je devais leur obéir. Je suppose qu’ils n’ont jamais pensé qu’une femme puisse leur désobéir.

Pour rappel, les conclusions de l’enquête menée par la Fifa sur l’attribution des Coupes du monde 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar publiées le 13 novembre dernier ont évoqué quelques éléments « douteux » et « de portée très limitée » mais ne recommandent pas « de se repencher sur le processus d’attribution » des Mondiaux 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar « et encore moins de le rouvrir ». Mais rapidement après cette publication, Michael Garcia, auteur de l’enquête, avait dénoncé une présentation « erronée et incomplète » de son travail.

Phaedra Almajid confie que c’est justement cette enquête qui l’a poussée à parler : « Eckert (le président de la chambre de jugement de la commission d’éthique de la Fifa, ndlr) et la Fifa n’ont pas été loyaux envers moi. [Eckert] m’a jetée aux lions en m’identifiant dans son rapport », déplore-t-elle à France Football. Au cours d’un entretien accordé à Sky News fin novembre, elle a expliqué avoir reçu des menaces pour avoir témoigné contre le Qatar.

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  • Qui peut croire que l’octroi de l’organisation d’une Coupe du Monde de football à un état microscopique mais très riche puisse se faire sans corruption? Le Qatar n’est ni une nation de football, ni un pays à grande population pour organiser cette grande manifestation planétaire. Déjà que le championat national se déroule ans des stades, certes modernes, mais presque complètement vides de spectateurs qu’il faudra importer.Faut il importer des policiers et des soldats pour assurer la sécurité des participants, des nombreux supporteurs ainsi que de la population locale? 2022 est encore loin. La FIFA peut toujours revenir sur sa décision qui ne satisfait que les membres de son Comité Exécutif.