L'association Adala empêchée deux fois d'organiser un rassemblement

L'ambassade allemande s'est vue reprocher son soutien à l'événement, auquel participait notamment Ali Anouzla.

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A l'institut culturel allemand Goethe, samedi 13 décembre, à Rabat. Crédit : DR

Les rencontres #Raqmiya, co-organisées par l’association d’avocats Adala, l’ONG Privacy International, et la fondation allemande Heinrich Böll samedi et dimanche dernier, ont fait l’objet d’une double interdiction par les autorités, que l’association Adala dénonce dans un communiqué transmis mardi 16 décembre.

Sur le thème « Internet, entre vie privée et liberté d’expression », les rencontres-débats #Raqmiya devaient initialement se dérouler à l’hôtel Ibis de Rabat Agdal. Mais, selon le communiqué d’Adala, les autorités ont interdit à l’hôtel d’héberger l’événement, déplacé donc la veille à l’institut culturel allemand Goethe, partenaire de la fondation Heinrich Böll.

L’Allemagne dans le collimateur des autorités

L’initiative a valu à l’ambassade allemande d’être « approchée par les autorités, qui leur ont demandé l’arrêt de l’activité, pour des raisons de sécurité » durant la journée de samedi 13 décembre, indique le communiqué de l’association Adala, qui précise que le dimanche, la suite du programme s’est déroulée dans ses locaux.

L’association Adala dénonce une intervention non légale de la part des autorités, qui, argumente le collectif d’avocats, « n’est pas conforme à la Déclaration universelle des droits de l’Homme, à l’article 21 du Pacte international des droits civils et politiques, et à l’article 29 de la constitution ». Selon Adala, « ces interventions répétitives des autorités à l’encontre de plusieurs réunions d’associations sans décision écrite ou justifiée et conforme au dahir des rassemblements publics » représentent une « menace aux prérogatives constitutionnelles sur les libertés publiques au Maroc ».

Ces rencontres-débats, auxquelles ont participé environ 50 personnes samedi, et une douzaine dimanche, ont vu notamment la participation de l’association invitée ADN (Association des droits numériques, dont la création, ignorée par les autorités depuis le mois de mai, est toujours « en attente » depuis) et du journaliste Ali Anouzla (poursuivi en état de liberté provisoire), qui a notamment raconté comment le site Lakome s’était fait piraté à partir de deux adresses IP, dont l’une provenait… du parlement.

Lire aussi : L’AMDH dénonce l’interdiction systématique de ses activités

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  • La justice avait fait le travail à moitié en libérant , contre vent et marée, Ali Nouzla et lui permet de narguer les autorités .Aujourd’hui ,il semble avoir trop chaud ;il va falloir lui rafraîchir les tempes …
    L’ambassade de l’Allemagne le soutient,c’est une ingérence inacceptable dans les affaires du Maroc.D’habitude ce sale boulot est une spécialité françouzik…Nos amis allemands nous ont pourtant habitués à plus de sérieux et surtout plus de respect;ils réfléchissent à tout avec scrupule et raisonnent beaucoup mieux…

  • Ali Nouzla oublie qu’il est en liberté provisoire,une lubie de la justice ,on devrait le lui rappeler en hâtant son procès,c’est à dire en lui rafraîchissant les tempes ,je veux dire sa mémoire défaillante…