Le saxophoniste Kenny Garrett au Festival Gnaoua d'Essaouira

Hindi Zahra, Darga, Amadou Bagayoko et Kenny Garrett font partie des têtes d'affiche du Festival Gnaoua d'Essaouira.

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Kenny Garrett
Crédit : ۞ Marco ۞ / Flickr

Les organisateurs du Festival Gnaoua d’Essaouira et musiques du monde viennent de dévoiler la programmation de l’édition 2015, qui se tiendra du 14 au 17 mai prochains. Comme à son habitude, l’événement prévoit des concerts de fusion, où des musiciens d’univers différents se rencontrent sur scène. Ce sera le cas par exemple de Hamid Al Kasri et de l’Afghan Humayun Khan, qui feront l’ouverture, de Mohamed Kouyou et du Nigérian Tony Allen, ou encore de Hassan Boussou et du jazzman Kenny Garrett, qui, à leur demande, ne seront pas très préparés, afin de proposer une prestation « brute et improvisée », a expliqué Hicham El Kebbaj, coordinateur artistique du festival à la conférence de presse organisée le 9 avril. Le Maroc fusionnera également avec l’Algérie, lors du concert du Maâlem Mahmoud Guinia et de Karim Ziad.

Se produiront aussi sur scène le célèbre groupe malien Les ambassadeurs, Hindi Zahra, Barry, Darga ou encore Aziz Sahmaoui. Et c’est sans compter la présence d’une vingtaine de concerts de Maâlems en solo.

Si la programmation comporte très peu de femmes, un forum sur les femmes en Afrique est organisé en marge du festival, les 14 et 16 mai. Plusieurs grandes personnalités africaines interviendront pour débattre, en autres, de la place des femmes en politique ou dans le monde professionnel.

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Lors de la présentation de cette 18e édition, les organisateurs sont revenus sur leurs difficultés, chaque année, à boucler leur budget de 12,7 millions de dirhams. Il se fonde principalement sur le financement privé (71 %). Cette année, le ministère de la Culture a donné 150 000 dirhams au festival. « Bien sûr nous espérons le voir augmenter, avec tout ce que l’on fait, on mérite plus, mais nous ne jetons pas la pierre au ministère, qui ne détient qu’1 % du budget de l’État. C’est la politique gouvernementale globale qui ne donne pas encore assez d’importance à la culture dans ses politiques publiques », a regretté Neila Tazi Abdi, directrice et productrice du festival.

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Pour le première année, le festival va recevoir une dotation de la ville d’Essaouira (6 % de son budget total). Les organisateurs ont mis en avant toute la richesse qu’apportait l’événement à cette ville. D’après leurs calculs, en seize éditions, il a engendré 1,7 milliard de recettes pour Essaouira, et chaque dirham investi dans le festival en génère 17 pour la ville (retombées touristiques, hôtellerie…). Le festival a aussi participé à la reconnaissance des Gnaouas : « Il s’agissait d’une confrérie considérée comme une minorité. Il y a quatre ans ils n’avaient pas de carte d’artiste, maintenant si, ils peuvent ainsi participer à d’autres festivals, ont des facilités pour obtenir des visas…», a expliqué Neila Tazi. En mars dernier, le Maroc a déposé une demande auprès de l’Unesco pour l’inscription de la culture gnaoua au patrimoine oral mondial et immatériel de l’humanité.

Cette année, à la demande de la municipalité, le festival lance, en partenariat avec trois fondations, un programme nommé Ouled Mogador pour former des jeunes d’Essaouira aux métiers de la scène (technique, management artistique…).

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