Comment Nabil Benabdellah a changé d'avis sur les libertés individuelles en 2 jours

Deux jours après avoir plaidé pour la dépénalisation de la rupture du jeûne en public ou des relations sexuelles hors mariage, Nabil Benabdellah fait marche arrière dans un communiqué officiel de son parti.

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Le minitre de l'Habitat et de la Politique de la ville
Nabil Benabdallah, SG du PPS. Crédit: Yassine Toumi/TELQUEL

Le ministre de l’Habitat et secrétaire général du parti du Progrès et du socialisme (PPS) revient sur son intervention lors du Forum de la MAP le 27 avril. Le chef du PPS avait clairement fustigé les articles consacrés aux libertés individuelles dans l’avant-projet de réforme du Code pénal publié par le ministre de la Justice, les qualifiant de « non-compatibles avec les valeurs progressistes » de son parti, et même de la Constitution : « Les articles concernant les libertés individuelles sont en désaccord avec la Constitution de 2011 », a-t-il asséné, avant d’exprimer « la nécessité de dépénaliser la rupture du jeûne pendant le ramadan », mais aussi les relations sexuelles hors mariage. Le ministre de l’Habitat n’a donc pas hésité à critiquer un texte de loi rédigé par un autre membre du gouvernement.

Mais moins de 48 heures plus tard, dans la soirée de mardi 28 avril, le parti a corrigé le tir dans un communiqué assurant que « le secrétaire général du PPS n’a jamais appelé à la dépénalisation de la rupture du jeûne pendant le ramadan et des relations sexuelles hors mariage ».

« Certains médias ont choisi comme titres principaux des titres qui ne reflètent pas avec précision la position exprimée par le chef du parti », précise le communiqué, qui explique que certes, « l’aggravation des peines concernant ces articles est non justifiée dans le cas des déjeûneurs pendant le ramadan mais il n’a jamais été question de les dépénaliser ». Nabil Benabdellah juge donc que la peine (un à six mois de prison) prévue actuellement par l’article 222 du Code pénal en cas de rupture du jeûne en public pendant le ramadan est « suffisante » car « le peuple marocain est attaché aux rituels religieux et les pratique en toute sérénité ». Il s’insurge juste contre l’augmentation de l’amende, qui est de 2 000 à 10 000 dirhams dans l’avant-projet de loi.

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Quant aux relations sexuelles hors mariage, Nabil Benabdellah juge encore une fois que le Code pénal actuel « prescrit le nécessaire pour ces infractions ».

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