Dans un communiqué relayé par l’agence de presse MAP, le ministère de la Communication annonce que la projection du long-métrage Much loved ne sera pas autorisée car le film « comporte un outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine, et une atteinte flagrante à l’image du Maroc ». Cette annonce fait suite aux conclusions « d’une équipe du Centre cinématographique marocain qui a regardé le film lors de sa projection dans le cadre d’un festival international ».
Contactée par Telquel.ma, la responsable de la communication du film Much loved précise que « la demande de visa d’exploitation n’a même pas encore été demandée auprès du CCM », ce qui « plonge Nabil Ayouch et son équipe dans une surprise et une incompréhension totale ». Une réaction compréhensible puisque cette interdiction « court-circuite » la procédure classique d’obtention d’une autorisation de diffusion.
Afin que le CCM tranche sur la demande d’autorisation d’un film, il faut d’abord que le réalisateur la soumette au Centre cinématographique qui, à travers une commission dédiée, décide de sa sortie en salles. « C’est une première au Maroc », souligne la responsable de la communication. Nabil Ayouch avait déjà été confronté à la censure en 2003 lorsqu’il a souhaité sortir en salles son long-métrage Une minute de soleil en moins, mais à l’époque, la commission du CCM avait interdit la diffusion du film en suivant la procédure classique.
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Pour rappel, une plainte avait été déposée, le 21 mai, par l’association marocaine de défense du citoyen (AMDC) contre « Nabil Ayouch, Loubna Abidar [actrice principale du film] et tous ceux qui ont contribué au film ». L’AMDC estime que Much loved « nuit directement à Marrakech et à ses femmes et, plus généralement, au Maroc et à ses femmes aussi ».
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