L’ouverture du Maroc sur le Rwanda, un « pas décisif » selon Brahim Fassi-Fihri

Brahim Fassi-Fihri avance que le Maroc a tout à gagner de l’ouverture sur le Rwanda, tant politiquement qu’économiquement.

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Cérémonie d'accueil Paul Kagame. Crédit : MAP

Dans un entretien accordé à Medias24, le président de l’institut Amadeus, Brahim Fassi-Fihri, est revenu sur un échange qu’il avait eu en novembre 2015 avec le président rwandais, Paul Kagame. Il y explique l’intérêt que porte le président rwandais pour le Maroc et sa stratégie d’ouverture sur le continent africain.

Brahim Fassi-Fihri explique dans l’interview que le Rwanda « fait preuve d’une neutralité positive concernant la question nationale », notamment au Conseil de sécurité de l’ONU dont il été membre jusqu’au 31 décembre 2014, en œuvrant « de manière positive à chaque fois que la cause nationale arrivait devant ce Conseil ». Ce changement a commencé depuis cinq ou six ans, souligne Fassi-Fihri. Le Rwanda est devenu ainsi de plus en plus ouvert aux arguments portés par le Maroc, alors que ce pays avait reconnu l’autoproclamé « RASD » en 1976. « Je crois qu’il aurait été difficile de retirer la reconnaissance d’un coup, [Kagame] a préféré à mon avis opérer une évolution intelligente », ajoute-t-il. 

Le président de l’institut Amadeus liste ce qui, pour lui, fait du Rwanda un des grands pays africains, comme les classements du Doing Business ou encore les rapports de la Banque mondiale. Au parlement rwandais, 40% de députés sont des femmes. En termes de corruption, « le président Kagame a mis en place une politique de lutte extrêmement efficace ».

Cette visite officielle du président rwandais, qui s’est déroulée les 19 et 20 juin, est l’occasion de la mise en place des « premiers pas d’un nouveau chapitre dans les relations entre le Maroc et les pays d’Afrique de l’Est. Le Rwanda a vocation à devenir la porte d’entrée du Maroc en Afrique de l’Est », affirme encore Fassi-Fihri. Il appelle à une ouverture économique sur les pays d’Afrique de l’Est, dont les économies sont « extrêmement compétitives, avec une croissance quasiment à deux chiffres ». Et de conclure : « Pour moi, c’est un pas décisif dans le cadre d’une nouvelle stratégie marocaine, orientée vers les pays d’Afrique de l’Est. Je crois en l’effet domino : le Rwanda et son président ont un leadership régional indéniable ».

 

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