Selon l’AFP, qui cite le ministre des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, Nasser Zefzafi avait été interpellé dans une mosquée de la ville d’Al Hoceïma après avoir « perturbé gravement la prière, il a insulté le prédicateur. Ce qu’il a fait ce matin est un acte sans précédent« , a accusé Ahmed Toufiq. « Il s’est opposé à un prêche de portée générale et apolitique rappelant les vertus de la négociation selon les textes du Coran et la tradition la plus solide« , a-t-il soutenu.
Le leader de la contestation a pu s’échapper, d’après l’agence. Selon une source du ministère de l’Intérieur, qui s’est confié à Telquel.ma, Nasser Zefzafi s’est effectivement retranché sur un toit, alors que les forces tentent de l’appréhender. « Il est sur le toit d’une maison avec ses acolytes depuis lequel ils jettent des pierres sur les forces de l’ordre« , nous affirme une source au ministère de l’Intérieur.
« Il y une instruction pour arrêter Zefzafi, la police a tenté de l’arrêter, mais sa famille ainsi que ses proches refusent de le livrer à la police, même si Zefzafi veut se rendre à eux, » déclare à Telquel.ma Elmortada Iamarachen, membre du mouvement. « La police encercle sa maison, à Hay Al Marssa, les forces de l’ordre avaient dispersé les manifestants qui étaient devant son domicile, » poursuit-il.
« Pour le moment plusieurs manifestations se sont déclenchées dans la ville, ainsi que deux manifestations à Imzouren, et à Bouayach. La police encercle les petits villages de la région pour empêcher les habitants de se déplacer à Al Hoceima, » ajoute-t-il.
Les événements d’Al Hoceima sont retransmis en live sur les réseaux sociauc par plusieurs médias locaux. On y voit Nasser Zafzafi, perché sur le toit d’une maison s’adressant à des centaines de personnes venues le soutenir. « Si je suis arrêté, j’aurais gagné car je n’ai pas pris d’armes, je n’ai pas volé (…) Mes frères, je vous le dis et le redis silmia silmia (marche pacifique) » avant de poursuivre : « Si je suis arrêté, je vais entamer une grève de la faim« .
Les manifestants scandent pour leur part « Dieu est grand« , « Bi rouh bi dam nafdik y a Nasser » (avec le sang, avec notre âme, on te soutient Nasser). Les militants ont fait barrage à l’entrée de la maison. On voit des policiers faire usage de matraques, dispersant un groupement.
Le ministère des Habous et des affaires islamiques a publié un communiqué dont voici le texte intégral :
Une mosquée de la ville d’Al Hoceima a connu lors de la prière du vendredi un désordre énorme lorsqu’un individu, debout, s’est mis à crier à la face du prédicateur en le traitant des pires qualificatifs provoquant un chaos l’empêchant de prononcer le deuxième prêche, ce qui a porté atteinte à la prière et à la communauté.
Outre les dispositions de la loi stipulant des sanctions à l’encontre de toute personne qui entrave l’accomplissement des rites religieux, cet incident constitue, pour la conscience de la nation, un comportement ignoble dans ce pays qui vénère et respecte hautement les pratiques religieuses et les rites.
Le ministère des Habous et des affaires islamiques dénonce fermement ces agissements préméditées manquant de respect et de considération dus aux mosquées conformément au Verset coranique dans lequel le Tout Puissant dit : «Qui est plus injuste que celui qui empêche que, dans les mosquées d’Allah, on mentionne Son nom, et s’efforce à les détruire».
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