Après un an d'absence, le festival L'Boulevard revient plus ambitieux que jamais

La 17e édition de L'Boulevard sera placée sous le signe de l'abondance, après une édition 2016 annulée pour cause de moyens financiers.

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Crédit L'Boulevard

Le soleil se couche lorsqu’on arrive au restaurant Tombouctou, au milieu du parc Sindibad, où se déroule le 6 septembre la conférence d’annonce du festival L’Boulevard. Au loin, des girafes, des lémuriens et même un tigre blanc se déplacent sur les rythmes jazzy du groupe D-Band provenant de la petite scène spécialement montée pour l’évènement. Cette année, le Tombouctou accueillera les after du festival, alors, cette conférence donne le ton du retour tant attendu de ce festival incontournable.

Après un concert improvisé, Hicham Bahou et Mohamed Merhari, alias Momo, montent sur scène comme deux rockstars. Le show, ils savent l’organiser autant qu’ils savent le faire, et un an après une édition annulée pour manque de moyens, le tandem fondateur de L’Boulevard était plus qu’impatient de retrouver son public.

Cette année, L’Boulevard ne se tiendra ni aux abattoirs de Casablanca, qui sont « dans un état si lamentable qu’il devient presque dangereux d’organiser des évènements culturels là-bas » ni au COC qui « vient de refaire son gazon et avait trop peur qu’on (les festivaliers, NDLR) le broute« .

Ce sont donc le complexe Al Amal et le stade du R.U.C qui abriteront l’évènement. Le dernier cité est certes plus étroit, mais a une grande attache avec le festival, le Tremplin (antichambre de L’Boulevard) y étant organisé depuis de nombreuses années. Hicham Bahou ajoute que la pelouse du R.U.C. est bien plus verte que les années précédentes « mais plus pour longtemps« , plaisante son associé.

Revenant sur l’annulation brutale de l’édition 2016, Momo explique que « sans argent, on ne peut rien faire » et que la rupture du contrat avec leur partenaire principal les a empêchés de monter une édition en octobre dernier. Un problème qui ne se posera pas cette année, assurent les organisateurs.

Le sponsor officiel est l’une des grandes banques de la place qui, d’après sa représentante, est « très heureuse de s’associer à cet évènement avec lequel [ils] partagent plusieurs valeurs ». Plusieurs autres grandes structures ont également apporté un apport financier à cette 17e édition.

Concernant la programmation, le retour de L’Boulevard s’annonce grandiose. Plus de 57 groupes venus du Maroc, de Madagascar, des Pays-Bas, de Côte d’Ivoire, du Cameroun, d’Algérie, du Canada, de Mauritanie, du Sénégal, du Mali, des États-Unis, du Pakistan, d’Inde, de France, d’Espagne, du Royaume-Uni et du Nigeria viendront mettre le feu sur scène.

Parmi eux, L’Ferda, rappeur de 28 ans, le nouveau phénomène hip-hop au Maroc, qui cultive le mystère avec sa cagoule. Il y aura aussi Crisix, le groupe espagnol de Trash Metal formé en 2008 et devenu l’une des références en la matière chez le voisin ibérique.

Du côté des têtes d’affiche, on annonce l’immense groupe M.O.P, monument du rap américain, originaire de Brooklyn. Keziah Jones, l’inventeur du Blufunk, habitué du royaume « révolté et survolté, extravagant et militant« , est également attendu.

Lire aussi: Playlist: les cinq artistes à suivre sur L’Boulevard cette année

Au-delà du festival, L’Boulevard organise cette année encore le Souk associatif, « un espace d’expression et de vie consacré au travail associatif et militant » comme l’expliquent les organisateurs. Ce rassemblement accueillera, d’après eux, « une vingtaine de collectifs créatifs d’artistes et d’associations nationales travaillant sur des préoccupations de développement social et culturel« .

Par ailleurs, le Tremplin aura lieu du 15 au 17 septembre au complexe Al Amal avec 19 groupes de rap/hip hop, rock/metal et fusion/world. Cette compétition est l’esprit même du festival L’Boulevard: « le soutien aux musiques urbaines marocaines » et « la découverte des jeunes talents« .

Après les paroles, les organisateurs de L’Boulevard ont proposé ce qu’ils savaient faire de mieux : une scène, des musiciens et une ambiance incomparable. Se sont succédé sur scène le chanteur, auteur-compositeur et multi-instrumentaliste Yahya Zitan, la cheikha Khadija El Ouarzazia et le groupe D-Band. Devant eux, un public en folie composé notamment du rappeur marocain à succès Masta Flow ou encore du groupe de rock Betweenatna.

Un avant-goût tout en musique et en émotions pour un festival qui promet cette année encore de marquer les esprits. En attendant, découvrez l’histoire du festival grâce à cette vidéo réalisée par les talents d’Arcoustic Studios, Mustapha El Fekkak et Ali Reguigue, en collaboration avec Ayoub Normal, qui a réalisé l’affiche et les éléments graphiques de cette édition.

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