A la rencontre des lettres marocaines sur le Quai des Créateurs

40 écrivains marocains ou résidents au Maroc se sont invités sur le quai des créateurs. Une occasion pour les férus de littérature d'aller à la rencontre des lettres marocaines. Reportage.

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Samedi. Nous sommes au Quai des Créateurs, un espace éphémère, grand rassemblement de designers, d’artisans et d’artistes en tout genre. Ce happening abrite aussi des concept-stores de mode et de décoration à la marina de Salé jusqu’à fin décembre 2017. Pour la première fois cette année, des écrivains y ont fait escale pour parler littérature, aller à la rencontre de lecteurs et dédicacer leurs livres en vente sur place.

Il est 16h lorsque nous franchissons la porte métallique qui s’ouvre sur l’allée du Bouregreg, transformée pour l’occasion en une passerelle artistique. En face des galeries de créateurs qui ont pignon sur le quai, se dressent des chapiteaux blancs où s’invitent, le temps d’une soirée, quarante écrivains marocains (ou résidents au Maroc). Ils participent à l’évènement « La littérature s’invite sur le Quai des Créateurs« .

Le sillage baigne dans une lumière sombre qui s’est vite éclipsée pour laisser une douce brise souffler sur le quai comme pour donner un avant-goût de l’accueil chaleureux réservé aux férus de littérature, venus nombreux pour respirer la culture et jouir d’un espace d’échanges et d’expression qui rapproche la littérature de l’art.

Nous partons à la recherche de Nadia Essalmi, initiatrice de cette manifestation culturelle, un confrère nous glisse qu’elle « fait découvrir l’esplanade et les auteurs à André Azoulay« . C’est dire combien l’éditrice était partagée entre la gestion de l’évènement, la signature de son livre et les visites guidées dédiées aux personnalités publiques qui ont répondu à son invitation: le conseiller royal André Azoulay, le président du Conseil supérieur de l’éducation Omar Azziman, et l’ancien ministre de l’Éducation nationale Rachid Belmokhtar, entre autres.

« Une vraie et une grande réussite« , se félicite-t-elle après avoir regagné son chapiteau. Organisé dans le but de « créer un pont entre les écrivains et les lecteurs« , son évènement a réuni « plus de deux mille visiteurs, tous des lecteurs. Les caisses « qui ne désemplissaient pas en témoignent », poursuit-elle. Et d’ajouter: « aller à la rencontre des lecteurs, faire vivre le livre, c’est ainsi qu’on crée un lectorat. »

Qu’en disent les écrivains invités? Cet évènement où on respire la littérature « démystifie notre relation avec les lecteurs« , observe l’écrivain marocain Rachid Khaless. Le poète Youssef Wahboun le considère comme « un hommage à la littérature, aux livres et à la lecture« , alors que le romancier Abdellah Baida applaudit la présence des écrivains marocains et maisons d’éditions marocaines, « ce que l’on retrouve rarement aux salons du livre« , nous confie-t-il. Une autre particularité de cet évènement, c’est de faire cohabiter des auteurs connus et d’autres moins connus, et parfois même certains écrivains qui en sont à leur premier ouvrage.

Même constat du côté des éditeurs qui sont venus soutenir l’évènement ou présenter leurs livres. Pour Guillaume Jobin (Casa Express), une nouvelle édition de ce rendez-vous « replacerait Rabat comme capitale culturelle du livre au Maroc« . Abdelkader Retnani (La Croisée des Chemins) espère voir ce rendez-vous culturel devenir annuel « avec le soutien des pouvoirs publics, en l’occurrence les ministères travaillant sur la jeunesse« .

Face à un tel engouement, Nadia Essalmi nous confie qu’une édition se prépare pour le printemps. Sous le thème des « littératures itinérantes« , la deuxième édition devrait se tenir à la gare de Rabat-ville. D’ici là, le Quai des créateurs reste ouvert aux artistes et designers jusqu’à la fin de cette année.

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