Secteur de l'édition : les publications francophones au Maroc en berne

Vers une arabisation du secteur de l'édition. Selon un rapport de la Fondation du roi Abdul Aziz Al-Saoud pour les études islamiques et les sciences humaines, les publications francophones éditées en 2016-2017 ne couvrent plus que 14.54% du volume d'activité des éditeurs marocains, soit 427 titres.

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Crédit AFP

82% des productions littéraires marocaines sont éditées en langue arabe, c’est le principal enseignement que l’on peut tirer du rapport annuel de la Fondation du roi Abdul Aziz Al-Saoud pour les études islamiques et les sciences humaines sur l’état de l’édition et du livre au Maroc.

Selon le rapport, le processus d’arabisation du secteur de l’édition se poursuit, la part des livres en langue arabe frôlant les 82% des titres édités, tandis que la part des publications marocaines en langues française accuse un net recul. Les publications francophones édités au cours de l’année 2016-2017 ne couvrent plus que 14.54% du volume de l’activité des éditeurs marocains, soit 427 titres.

La langue amazighe ne dépasse pas les 66 titres, soit 16 publications amazighophones de plus que l’année dernière, exclusivement littéraires. La production amazighophone représente ainsi 2.25% du volume des livres imprimés. Par ailleurs, l’édition dans les langues étrangères n’occupe qu’une petite part du volume de la production éditoriale du pays (0.75% pour l’anglais, 0.58% pour l’espagnol)

Le livre marocain coûte moins cher

Le prix moyen d’un livre marocain publié en 2016-2017 est de 64,93 DH, soit une augmentation de 3,83 DH par rapport à la moyenne du prix du livre au cours de l’année précédente.

Le rapport note que le livre marocain reste le moins cher au Maghreb, un livre coutant en moyenne 92,84 dirhams en Algérie et 112,32 dirhams en Tunisie. En le comparant au prix du livre en Europe, le livre marocain ne coûte ainsi que 23% du prix public moyen du livre français, souligne l’étude. Enfin, seulement 510 titres, soit près de 18% des ouvrages publiés au cours de l’année 2016-2017, ont bénéficié du soutien à l’édition.

Ascension des œuvres littéraires

Romans, poésies, nouvelles, littérature dramatique… d’après l’étude de la Fondation, les créations littéraires continuent de monter en flèche ces dernières années. Elles représentent près de 25% de l’ensemble des titres édités en 2016-2017, soit 710 titres.

Dans l’ensemble, cinq disciplines concentrent plus de 70% des publications. Après les œuvres littéraires, les études juridiques (droit) occupent la deuxième position représentant 14,61% (429 titres) des productions écrites.  Par ailleurs, la philosophie, la sociologie, l’anthropologie, la psychanalyse, la psychologie, la géographie, l’archéologie, la linguistique ou les travaux sur l’art n’occupent qu’une place mineure dans la production intellectuelle marocaine.

Progression de l’édition numérique

La même source précise que la production littéraire 2016-2017 a enregistré une augmentation de 16% par rapport à l’exercice précédent, soit quelque 3.833 documents (imprimés et numériques) édités au Maroc. 88.44% de la production éditoriale marocaine est réalisée et diffusée en formats papier (livres et revues). L’édition numérique, elle, a doublé par rapport à l’année précédente, avec 443 titres contre seulement 222 titres en 2015-2016.

Ce volume représente 11.55% de l’ensemble des revues et ouvrages en littérature, sciences humaines et sociales recensés en 2016-2017. Les principaux éditeurs marocains de documents électroniques sont essentiellement des institutions publiques, productrices de rapports, enquêtes ou actes de colloques.

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