Les détails sur le fonds de soutien aux productions cinématographiques étrangères

Le Maroc veut attirer les productions cinématographiques et audiovisuelles étrangères. Si le budget prévu à cet effet n'est pas précisé, on sait en revanche que les producteurs étrangers ne pourront pas empocher plus de 18 millions de dirhams par oeuvre.

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Fermées depuis plusieurs mois, les salles de cinéma ont fortement subi les effets de la crise sanitaire. Crédit: Yassine Toumi/TelQuel

On en sait un peu plus sur l’aide publique à la production cinématographique et audiovisuelle étrangère annoncée en 2015. Un arrêté conjoint des ministères de la Culture et des Finances détaille les critères et modalités d’octroi de ce soutien qui est censé attirer les productions internationales au Royaume.

Films, séries, téléfilms, documentaire ou encore fictions « exploitées exclusivement sur Internet » sont concernés par le fonds. Le montant de la subvention a été fixé à 20% des dépenses hors taxes. Un cahier de charge spécifique sera élaboré par le Centre cinématographique marocain (CCM) et fixera les dépenses éligibles. Par ailleurs, le montant du soutien accordé a été plafonné à 18 millions de dirhams par production. L’arrêté ne spécifie pas le montant global des aides qui seront octroyées.

Pour ce qui est des coproductions maroco-étrangères, « les conditions d’éligibilité sont appliquées pour la partie revenant au coproducteur étranger et au budget d’investissement rapatrié et déboursé exclusivement et directement par le producteur étranger au Maroc. Le plan de financement doit préciser la répartition détaillée des dépenses entre le producteur étranger et marocain », peut-on lire dans l’arrêté publié dans le Bulletin officiel du 15 février.

Les productions  souhaitant bénéficier de la subvention doivent effectuer leur tournage au Maroc pour une durée minimum de 18 jours. Avant le tournage, une demande doit être adressée au CCM. Cette dernière devra préciser « la nature de la production, la durée du tournage, le montant d’investissement envisagé au Maroc et le montant de soutien demandé« .

Une commission spéciale sera mise en place pour statuer sur les demandes de soutien. Si l’arrêté spécifie que la commission se réunira deux fois par an et « chaque fois que nécessaire sur invitation de son président« , aucune information n’est donnée sur le mode de désignation de ses membres à l’exception du président.

Celui-ci  sera désigné par le ministère de la Communication sur proposition du directeur du CCM. Le parton du CCM est aussi chargé de soumettre les dossiers de candidature à la commission. Après les délibérations, c’est lui qui « appelle la société de production étrangère (retenue, NDLR), dans les 30 jours à compter de la réception de la demande, à déposer une caution de 5% du montant du soutien demandé« .

La caution est restituée si l’investissement prévu est concrétisé. Par contre, si le projet ne voit pas le jour, est annulé ou n’est pas réalisé dans les délais fixés, la caution sera conservée par le CCM.

De leur côté, les productions subventionnées s’engagent à céder les droits d’exploitation culturelle de l’œuvre au Maroc au profit du CCM, une année après la sortie mondiale et commerciale du film. Le CCM sera autorisé à utiliser des extraits de l’oeuvre dans les campagnes publicitaires de promotion du Maroc comme destination touristique ou de tournage de films. Et enfin, les productions devront mentionner la subvention du Maroc au niveau des génériques de leurs créations.

En adoptant ce système d’aide, Sarim Fassi Fihri, directeur du CCM, entend tripler les investissements des productions internationales. « En 2016, on a fait 320 millions dirhams, on peut le tripler pour arriver au milliard de dirhams, c’est le chiffre que réalise la Wallonie qui est dix fois plus petite que le Maroc« , nous expliquait-il.

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