Après trois semaines de boycott, la Société des eaux minérales d’Oulmès a réagi en détaillant sa politique de prix, sa structure de coût et ses marges, tout en nous livrant au passage une surprenante information. La compagnie dirigée par Miriem Bensalah paie en taxes près de 100 millions de dirhams à la commune d’Oulmès, dont relève le village de Tarmilat où est extraite l’eau minérale Sidi Ali, mais également la célèbre eau gazeuse Oulmès. Avec ce pécule, cette petite bourgade de la province de Khémisset, qui compte à peine 7000 habitants, devrait…
Zéro ruissellement
Par Mehdi Michbal
Après trois semaines de boycott, la Société des eaux minérales d’Oulmès a réagi en détaillant sa politique de prix, sa structure de coût et ses marges, tout en nous livrant au passage une surprenante information. La compagnie dirigée par Miriem Bensalah paie en taxes près de 100 millions de dirhams à la commune d’Oulmès, dont relève le village de Tarmilat où est extraite l’eau minérale Sidi Ali, mais également la célèbre eau gazeuse Oulmès. Avec ce pécule, cette petite bourgade de la province de Khémisset, qui compte à peine 7000 habitants, devrait ressembler à un village suisse, comme l’a très bien noté l’élu Omar Hyani, qui a rappelé qu’une grande (et belle) ville comme Rabat tourne avec un budget annuel de 900 millions de dirhams… [blockquote author="Mehdi Michbal"]“La Société des eaux minérales d’Oulmès paie en taxes près de 100 millions de dirhams au village de Tarmilat où est extraite l’eau minérale Sidi Ali [...] Où va donc tout cet argent versé par les Bensalah à la commune ?”[/blockquote] Sauf que Tarmilat et toute la commune d’Oulmès dirigée depuis 2009 par le PAM vivent dans la misère totale, sans la moindre infrastructure de base. Trois mois avant le lancement de la campagne de boycott, les habitants de la localité avaient justement lancé un hirak social, s’inspirant de leurs concitoyens de Jerada et du Rif. Leurs revendications étaient similaires : éducation, santé, accès à l’eau et à l’électricité, assainissement des eaux usées, logements décents... comme n’importe quel douar enclavé du Maroc profond, dépourvu de toute activité économique. Où va donc tout cet argent versé par les Bensalah à la commune ? Les élus du tracteur doivent des explications aux habitants d’Oulmès comme à tous les Marocains qui ont soutenu et suivi largement cette campagne de boycott.