C’est le 12 septembre que nous allons connaitre la société qui va se charger de la réalisation et la mise en service de l’unité de traitement et de valorisation des déchets de la décharge de Médiouna », nous apprend Mohamed Haddadi, adjoint au maire de Casablanca, en charge du nettoiement. Selon le responsable, « l’appel à manifestation d’intérêts de la commune a attiré entre 40 et 45 sociétés par voie électronique et 14 sociétés qui ont déposé directement leurs dossiers au niveau de l’administration ». Ces sociétés sont aussi bien marocaines qu’étrangères.
La commune de Casablanca veut inscrire la sélection d’une nouvelle société délégataire dans une « nouvelle logique de gestion », autre que celle qui a toujours existé jusque là : l’enfouissement des déchets. « Plus aucun pays développé ne gère les déchets de ses villes de cette manière », justifie Mohamed Haddadi. Il indique que la commune souhaite une approche « moderne » qui introduit un procédé « technologique » dans le traitement et la valorisation des déchets.
Actuellement, plus de 220.000 m3 de lixiviat — ces immondices liquides autrement appelées « jus de poubelle » — empoisonne le lieu et la vie des riverains, sans qu’aucune solution concrète n’ait été mise en place. « Une usine pour le tri avec des installations de traitement du liquide sera construite l’année prochaine », assure le responsable. Objectif : exploiter le potentiel énergétique résultant de la collecte de 34 000 tonnes de déchets collectés chaque jour dans les quartiers de la capitale économique.
Le point noir de la ville blanche
Pour cela, la commune a souhaité mettre un terme au contrat qui la lie avec la société délégataire pour encore une quinzaine d’années. « On devait trouver des solutions bien avant, mais cela n’a pas été fait », reconnait le responsable. Il précise néanmoins : « Nous avons un terrain de 35 hectares qui auraient pu servir à l’enfouissement pour encore 5 ans ».
L’actuelle décharge de Médiouna devrait ainsi fermer « d’ici 5 ou 6 mois », assure Haddadi.
Car le 2 août dernier, le tribunal administratif de Casablanca a bel et bien rejeté la requête d’Ecomed, qui espérait faire annuler l’appel à manifestation d’intérêt lancé par la commune de Casablanca pour trouver son sucesseur. Une requête qui avait été déposée le 27 juin auprès de la justice.
Pour régler le différend entre la société délégataire et la commune de Casablanca, la solution d’une résolution à l’amiable a été proposée. Mais Ecomed avait « exigé une indemnité exorbitante incluant les16 ans années à venir mentionnées dans le contrat », selon le vice-président président du Conseil de la ville en charge de la propreté.
Auparavant, le 12 juin dernier, avec ses deux sociétés mères, Ecomed avait menacé dans un avis d’intention de saisir le CIRDI, l’organisme d’arbitrage rattaché à la Banque mondiale, et d’y réclamer 75 millions de dollars de dommages et intérêts.
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