Affaire Samir : Al Amoudi et Ba-Amer verront leurs biens saisis par la justice

Le tribunal de commerce de Casablanca a décidé, le 5 novembre, l'extension de la liquidation judiciaire de la Samir aux administrateurs de l'entreprise. Sur les neuf administrateurs, jugés deux hommes d'affaires marocains Mohamed Hassan Bensalah et Mustapha Amhal ont été innocentés.

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Cheikh Al Amoudi (à gauche) et Jamal Ba-Amer (à droite)

La liquidation de la Samir sera bien étendue à ses dirigeants en application d’une décision prononcée ce lundi 5 novembre par le tribunal de commerce de Casablanca. Par ce verdict, la Cour va ainsi dans le sens du rapport de l’ancien liquidateur judiciaire, Abdelkbir Safadi, qui pointait du doigt des fautes de gestion des administrateurs ayant causé la faille de la société.

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Sur les neuf administrateurs concernés par la procédure, seuls Mohamed Hassan Bensalah, le PDG de Holmarcom, et Mustapha Amhal, le président de la holding Sofinam, ont été innocentés. Pour rappel, Mohamed Hassan Bensaleh avait démissionné de son poste de membre du conseil d’administration le 17 novembre 2015, suite à un désaccord sur l’attitude de l’actionnaire majoritaire. Les autres administrateurs faisant l’objet de la procédure sont Cheikh Al Amoudi, le PDG de la Samir, Jamal Ba-Amer, son directeur général, ainsi que les administrateurs Bassam Abourdina, Georges Salem, Jason Milazzo, Lars Nelson et John Ozold. En plus de la liquidation des biens personnels, ces administrateurs seront déchus de leur capacité commerciale pour une période de cinq ans.

Selon le rapport du liquidateur présenté au tribunal, dont L’Économiste a obtenu une copie dans son édition du 1er novembre, plusieurs erreurs de gestion ont été commises par le PDG Mohamed Hussein Al Amoudi, le directeur général Jamal Mohamed Ba-Amer, ainsi que les autres membres du conseil d’administration. Ainsi, une convention d’investissement signée en 2004 entre le gouvernement et la Samir concernant la construction d’une unité d’hydrocracking, d’un montant de 6 milliards de dirhams, n’aurait pas été respectée.

Il ressort également de ce document que l’entreprise aurait reversé, en 2013, 94 millions de dirhams de dividende alors que le raffineur était fortement endetté. Bien que les créanciers de la Samir – parmi lesquels la BCP – se sont opposés au versement de ces dividendes, les dirigeants de la Samir ont contracté un prêt à court terme de 200 millions de dollars auprès de la Standart Chartered Bank pour rembourser ses dettes auprès des banques nationales et verser les dividendes sujets à polémique.

Le liquidateur judiciaire reproche aussi à Cheikh El-Amoudi et consorts le non-règlement de la cession en 2006 de la Société hôtelière Samir. Cette société, qui détenait l’Amphitrite Beach Hotel Mohammedia, a été vendue à Corral Hotel Resort Compagnie – une entreprise appartenant à Mohamed Hussein El Amoudi -, lui-même propriétaire de la Samir. Le montant de la vente, de 66 millions de dirhams, n’a jamais été réglé selon le rapport. D’après la décision du tribunal, Corral Hotel Resort Compagnie fera aussi objet d’une liquidation.

C’est le juge-commissaire Abderrafia Bouhameria qui supervisera la procédure de liquidation enclenchée ce 5 novembre.

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