Bilan du Plan Maroc Vert : Akhannouch poursuit son roadshow à Skhirat

Le ministre de l'Agriculture a présenté, le 18 décembre à Skhirat, son bilan du Plan Maroc Vert qu'il a qualifié de globalement positif. Une occasion néanmoins pour les professionnels du secteur de faire parvenir leur doléance.

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Aziz Akhannouch présente le bilan du Plan Maroc Vert, à Skhirat le 18 décembre 2018. Crédit : Rachid Tniouni/Telquel

Aziz Akhannouch poursuit sa tournée pour faire le bilan du Plan Maroc Vert (PMV). Le 18 octobre dernier, le ministre de l’Agriculture avait annoncé que « l’évaluation du PMV à deux années de son échéance se ferait par les professionnels du secteur avec l’accompagnement des départements ministériels concernés ». Une annonce suivie par l’organisation d’un forum consacré au PMV à Marrakech, à la fin du mois d’octobre et la tenue d’une rencontre, ce 18 décembre à Skhirat, où les professionnels du secteur ont été invités à évaluer le Plan.

Un calcul erroné

A cette occasion, le ministre de l’Agriculture s’est félicité d’un bilan qu’il a qualifié de globalement positif. Pour étayer son affirmation, Aziz Akhannouch a notamment affirmé que le PIB agricole avait atteint 125 milliards de dirhams en 2018 soit une augmentation de 60% comparé à l’année 2008, année de lancement du PMV. Un calcul erroné puisque le PIB agricole en 2008 était de 90,6 milliards de dirhams, selon les chiffres du Haut commissariat au plan (HCP) et de l’Office des changes. Cela signifie donc que l’évolution du PIB agricole est de 38% et non pas de 60% comme l’affirme le ministre.

Aziz Akhannouch a également affirmé que le PMV a permis de drainer 104 milliards de dirhams d’investissement, dont 60% viennent du secteur privé. Les investissements publics sont, eux, répartis entre les deux « piliers » du PMV. L’« agriculture solidaire » d’une part, avec 15 milliards de dirhams en 2018 et 17 milliards de dirhams prévusen 2019. Et chantiers structurels d’autre part, avec 30 milliards de dirhams en 2018 et 34 milliards de dirhams prévus  en 2019. Les partenaires étrangers ont, quant à eux, octroyé 34 milliards de dirhams pour le plan, dont 37% sous forme de dons.

L’une des principales réalisations du PMV concerne, selon le ministre de l’Agriculture,  l’irrigation, puisque les terres irriguées ont atteint 1,6 millions d’hectares, soit 18% des surfaces cultivables et 21% de surfaces cultivées annuellement. Aziz Akhannouch a aussi indiqué que 90% du programme d’irrigation a ciblé les petits agriculteurs (ceux qui exploitent des surfaces de moins de 10 hectares, NDLR), et qu’il a nécessité un investissement de 12,3 milliards de dirhams, financé par le Fonds de développement agricole.

Des recommandations

Aux côtés des professionnels, le ministre de l’Agriculture a également évoqué les problématiques minant le secteur, à savoir : la prévention contre les maladies qui menacent les plantes, la commercialisation et les débouchés de la production nationale, la collecte et l’analyse des données concernant le secteur de l’agriculture, la manière d’améliorer le rendement du million d’hectares mobilisé pour le PMV, la création de l’emploi dans le secteur, l’encouragement de l’investissement dans l’agriculture, et enfin l’émergence d’une classe moyenne agricole. C’est pour ce dernier point que le roi Mohammed VI a chargé le 19 octobre à Marrakech son ministre de l’Agriculture d’élaborer une « nouvelle réflexion stratégique globale et ambitieuse pour le développement du secteur ». Début novembre, le ministre de l’Agriculture lancait un appel d’offres pour une étude « de planification  de la nouvelle stratégie du secteur agricole », estimée à 20 millions de dirhams.

Intervenant à Skhirat, Lahbib Bentaleb, président de la Fédération des chambres d’agriculture (FCA), a abordé quant à lui la problématique de la commercialisation des produits alors que le marché national s’accapare 70M de la production agricole. A l’étranger les débouchées sont loin d’avoir changé puisque 77% des exportations marocaines, essentiellement des agrumes et des tomates, quittent le Maroc vers la Russie. Pour le président du FCA, le marché africain peut faire office de nouvelle débouchée.

Pour Ahmed Ouayach, président de la Confédération marocaine de l’Agriculture et du développement rural (COMADER), c’est l’aide accordée aux petits agriculteurs et la mise en place d’accès au financement et d’aides à l’investissement qui doivent faire office de priorité.

 

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