L'aide européenne de 148 millions d'euros, bien en deçà des besoins du Maroc

La commission européenne a récemment alloué un budget de 148 millions d’euros au Maroc en soutien à la stratégie nationale d’immigration et d’asile (SNIA). Si les fonds promis par l’UE (non encore transférés) paraissent conséquents, ceux-ci ne suffiront pas à couvrir les besoins du royaume dans sa gestion des flux migratoires.

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Image d'illustration Crédit: CC0

Depuis que la décision d’allouer un soutien financier au Maroc est tombée, le 14 décembre dernier, le Royaume est toujours en attente des fonds en question. Or, en dépit de la pression exercée par l’Espagne sur l’Union européenne (UE), l’enveloppe de 148 millions d’euros tarde à être débloquée. La semaine dernière, Consuelo Rumi, secrétaire d’Etat espagnole chargée de la migration a déploré, dans une interview accordée à El Pais, le fait que les fonds d’urgence alloué au Maroc n’avaient toujours pas été versés, pointant du doigt “la bureaucratie européenne qui s’est exacerbée”, et regrettant qu’en dépit du fait que « tout a été signé, jusqu’à présent l’argent n’est pas arrivé”.

Une aide bien en deçà des besoins

Selon une source autorisée, cette aide ira alimenter les comptes du ministère de l’Intérieur et plus précisément ceux de la direction de Khalid Zerouali, wali en charge de la immigration et de la Surveillance des frontières.  Notre interlocuteur précise toutefois que les 148 millions d’euros débloqués par dans le cadre du fonds d’urgence pour l’Afrique, ne suffiront pas à couvrir les besoins du Maroc en termes de gestion migratoire. Pour cette source proche du dossier, « l’aide octroyée par l’UE est un bon début mais ne peut pas être ponctuelle, elle est appelée à perdurer dans le temps en raison du fait que la pression migratoire ne donne aucun signe d’atténuation, bien au contraire ».

Dans une interview accordée à TelQuel au mois de septembre, le wali en charge de l’immigration et de la surveillance des frontières au ministère de l’Intérieur affirmait que le Maroc consacrait un budget de plus de 200 millions d’euros à la surveillance du littoral nord du Royaume  De fait, en raison de la thrombose des canaux de passages tunisiens et libyens, les trajectoires migratoires passeront irrémédiablement par le sol marocain. Cette nouvelle donne accentue la pression sur le dispositif d’endiguement des flux actuels qui nécessite une consolidation imminente.

Pour rappel, le fonds d’urgence de l’UE pour l’Afrique est une contribution pour une migration sure; sécurisée, légale vers ou à travers la région. Près de 425 millions d’euros ont été alloués par l’Europe pour soutenir 17 projets couvrant le Maroc, l’Algérie, la Libye, laTunisie et l’Egypte.

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