À Marrakech avec les « Stars in the Place », Maitre Gims assure… et rassure

 « Faire la fête bien sûr, partager et surtout rassurer ». Tels étaient les maîtres mots de l’intervention du chanteur Maître Gims lors de la conférence de presse organisée dans la matinée du 28 décembre 2018 à l’occasion du concert « Stars In The Place». Promesse tenue le soir même.

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Le chanteur congolais, Maître Gims enflamme la scène de la mythique place Jemaa El Fna à Marrakech Crédit: MAP

Plus tard, dans la soirée, ils étaient en effet quelques dizaines de milliers à assister à ce concert organisé sur la place Jamâa El Fna à Marrakech, qui semblait encore plus grouillante de monde que d’habitude. Dans le lot, autochtones, touristes locaux et internationaux ont communié pour faire la fête devant un plateau artistique bien fourni. Initialement programmé à 19 heures, le début du concert sera pourtant décalé de deux heures en raison de quelques couacs organisationnels. Mais la fête aura bien lieu et c’est Red Supa, le DJ officiel du Marrakech du rire qui ouvre le bal en assurant le tour de chauffe à coup de mix, platines et synthé.

Il est suivi par le Meknassi Marishal, le crooner Mohamed Reda, les as de la parodie musicale Cravata et enfin la star marrakchie de la pop Manal. La deuxième partie de la soirée voit l’entrée en piste d’autres Meknassis, les rappeurs de H Kayne qui feront vibrer le public avec leur flow tapageur, avant de céder la place à la diva sahraouie, Saïda Charaf, guest star de la soirée qui entonnera quelques succès de son répertoire aux accents hassanis. Très attendus par le public bahjaoui, les Fnaïre accompagnés de la star marocaine de Bollywood, Nora Fatehi, ont offert une prestation aux tonalités hindies, tout en couleurs et en chorégraphie, reprenant les gros titres de leur dernier album, dont le très rythmé « Dilbar».

Sur les coups de 23 heures, après s’être fait longtemps désirer, Maître Gims, tête d’affiche de la soirée, dont le seul nom a suffi pour rameuter tout ce que Marrakech et sa région proche et lointaine compte comme ados et pré-ados, est monté sur scène. Accueillie par une énorme ovation, la « Star au regard constamment vitré » qui a choisi Marrakech comme ville de cœur et de résidence fait une entrée triomphale. Il inaugure sa prestation par un speech très applaudi sur le Maroc, la « grande tolérance » de son peuple et sa légendaire douceur de vivre. Le chanteur congolais termine son discours par une note plus intime sur son attachement à l’islam, « religion de paix » à laquelle il a choisi de se convertir.

Et puis le show commence ! Il dure une bonne heure pendant laquelle Maître Gims étale toute l’étendue de son coffre vocal de ténor. Anciens et surtout nouveaux tubes tirés notamment de son dernier album « Ceinture noire » font la joie du public venu en masse malgré le froid hivernal et l’imposant dispositif sécuritaire au sein et autour de la place Jamâa El Fna.

Quelques heures auparavant, lors de la conférence de presse organisée dans un palace de la ville, interrogé par TelQuel sur le message de l’événement auquel il participe, Maître Gims avait répondu sans détour : « Au-delà de la fête et du partage, ce concert qui intervient quelques jours après l’événement horrible d’Imlil, dans la proche région de Marrakech, constitue une opportunité pour rassurer le public marocain et international que la vie continue et qu’il n’y a rien à craindre dans ce grand pays de tolérance qu’est le Maroc. Certes, ce n’était pas notre première intention, car le concert était prévu depuis longtemps, bien avant ce drame, mais je me suis senti naturellement investi du devoir de contribuer à la promotion du Maroc en ces temps difficiles ».

Organisé dans un contexte sécuritaire tendu, ce concert grand public à l’accès complètement gratuit, réputé pour drainer des dizaines de milliers de spectateurs, a malgré tout été maintenu. « Stars In The Place » qui en est cette année à sa deuxième édition, s’est en effet retrouvée par mauvaise coïncidence investie de la mission de paravent contre les effets ravageurs du double meurtre d’Imlil. La mobilisation populaire rencontrée y a largement contribué.