M’dina Bus sur la sellette ? Le 5 février, une réunion de l’établissement de coopération intercommunal (ECI) Al-Beida décidera de la résiliation du contrat le liant à la société délégataire de transport de bus. C’est ce qu’a annoncé le président du Conseil de la ville, Abdelaziz El Omari, dans un entretien avec PJD TV publié le 1er février. Dans la foulée, l’élu PJD annonce avoir déposé une plainte contre M’dina Bus car cette dernière « menace la sécurité des citoyens ». Il en veut pour preuve les incendies de bus et les accidents à répétition dus à la vétusté du parc des bus.
Dans son entretien avec la Web TV du parti islamiste, Abdelaziz El Omari revient aussi sur l’audit de KPMG mandaté par le conseil de la ville. Les conclusions de cet audit mettaient en lumière des fautes incombant à la ville. Ainsi, le Conseil n’aurait pas respecté certains termes du contrat le liant à M’dina Bus, comme le fait de ne pas avoir cherché de solution pour remédier à la « concurrence déloyale des taxis » et de ne pas avoir aménagé, comme le stipulait le contrat, des couloirs dédiés à la circulation des bus. L’étude estime ainsi les dommages pour M’dina Bus à pas moins de 4 milliards de dirhams.
Pour l’élu casablancais, les conclusions de cet audit ne sont pas définitives. « Le ministère de l’Intérieur a envoyé une lettre officielle à M’dina Bus et à moi pour dire que le rapport d’audit n’est pas définitif et que, le cabinet d’audit a été informé que sa mission a été annulée, » explique Abdelaziz El Omari. Nonobstant l’annulation de la mission d’audit, M’dina Bus s’est basée sur les conclusions du rapport de KPMG pour entamer de son côté une procédure judiciaire afin de réclamer les 4 milliards de dirhams de dommages et intérêts à la municipalité.
Si le contrat est annulé, qui va reprendre le contrat de transport casablancais ? L’appel d’offres lancé en 2017 par la SDL Casa-Transports, et mandaté par l’ECI, a été annulé par le tribunal administratif de Rabat début 2019. Motif : la SDL Casa Transport est inapte à lancer des appels d’offres au nom de l’ECI. Le tribunal a également demandé une expertise des audits qui avaient été menés par différents organismes, dont KPMG, sur la situation des transports publics à Casablanca.