A deux jours du deuxième anniversaire de l’investiture de son gouvernement, Saad Eddine El Othmani s’est présenté devant l’Union nationale de la presse francophone le 23 avril, pour dresser un bilan des 24 premiers mois du mandat de l’Exécutif. Un bilan lors duquel le chef du gouvernement a tour à tour fait l’éloge du travail de son équipe, listé ses réalisations à travers des chiffres, et évoqué ses priorités.
Soutien royal
Lors de son intervention, Saad Eddine El Othmani a préféré évoquer les réalisations et défis du “pays” et non pas de son “gouvernement”. Le chef de l’Exécutif a débuté son discours en affirmant que les réalisations accomplies durant les 20 années du règne de Mohammed VI “témoignent d’un progrès important et parfois exemplaire de notre pays”. Entre le 25 avril 2017 et le 25 avril 2019, le gouvernement est parvenu à compléter “une série de chantiers attendus par les Marocains depuis longtemps”, a affirmé le chef du gouvernement.
Un motif de “satisfaction” pour El Othmani qui cite en exemple la charte de déconcentration administrative adoptée en novembre 2018 par le gouvernement. “Le roi a mentionné cette charte à 17 reprises et nous sommes parvenus à la réaliser en l’espace d’un an et demi”, a déclaré le chef du gouvernement. Pour lui, l’adoption de ce texte s’explique par “la vision, le programme et la méthodologie” prônés par ses équipes. “Sans ces trois éléments, nous ne serions pas parvenus à avancer. Ils nous ont également permis de résoudre les difficultés qui accompagnent la formation d’un gouvernement composé de six partis politiques”, affirme El Othmani.
Durant ces deux années passées à la tête du gouvernement, le chef de l’Exécutif affirme avoir connu des périodes difficiles marquées par des incompréhensions. Il déclare ne s’être toutefois jamais senti isolé en raison du soutien que lui ont apporté le roi Mohammed VI, son parti ainsi que la majorité gouvernementale. Celle-ci n’a, selon lui, jamais parlé de “tensions” au sein de l’Exécutif, mais de “différences”. Celui qui est également secrétaire général du PJD a aussi affirmé qu’il faisait la distinction entre vie partisane et travail gouvernemental. Il déclare à ce sujet qu’il ne peut pas “tolérer le fait que des désaccords entre partis affectent le travail du gouvernement”.
Réalisations chiffrées
El Othmani a également assuré que son gouvernement s’est fixé pour objectif de renforcer les secteurs de l’éducation et de la santé ainsi que de réduire le chômage lors du début de son mandat. En conséquence, le budget alloué au département de l’Éducation a augmenté de 25%. Celui de la Santé a été rehaussé de 16%. Entre-temps, le gouvernement a créé, selon El Othmani, près de 400.000 emplois. Lorsque ces chiffres ont été contestés par une partie de l’audience, le chef du gouvernement a invité celle-ci à visiter les usines automobiles de Kénitra et de Tanger.
Sur le plan économique, El Othmani a rappelé que le Maroc a progressé de huit places dans le dernier classement Doing Business, passant du 68e rang en 2017 au 60e en 2018. Il a réaffirmé au passage l’ambition du Royaume d’intégrer le top 50 de classement à l’horizon 2021. Dans le domaine de la gouvernance, le chef de l’Exécutif s’est en outre félicité de la campagne anticorruption menée par le gouvernement qui, selon lui, a positivement impacté l’investissement étranger qui a augmenté de 28%.
Dans le domaine des politiques sociales, El Othmani a affirmé que grâce aux efforts de l’Executif, les groupes les plus vulnérables pourront bénéficier de 139 programmes sociaux dont les bénéficiaires seront déterminés par le Registre social unique (RSU) dont la mise en place est assurée par le ministère de l’Intérieur. Durant le mandat du gouvernement actuel, le nombre d’enfants bénéficiant du programme Tayssir, qui vise à combattre l’abandon scolaire, est passé de 700.000 à 1,1 million.
À l’issue de son intervention, Saad Eddine El Othmani s’est interrogé : “Cela est-il suffisant ? Avons-nous fait tout ce qu’il y avait à faire” avant de répondre lui-même : “Non. Nous sommes conscients des difficultés et des défis. Il y a plusieurs choses que nous devons faire pour les groupes sociaux les plus défavorisés et les zones les plus reculées”.