La réalité augmentée s'invite au musée

La réalité augmentée comme moyen de création. Jusqu'au 19 mai, l'Institut français propose un voyage au coeur d'un futur dystopique où les oeuvres prennent vie dans notre smartphone.

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La réalité augmentée s'incruste partout : médecine, art, éducation, presse écrite et même politique.

Une créature ubuesque glisse près de nous, devant les portes de l’Institut français. Puis, c’est une main robotisée qui nous fait un doigt d’honneur flegmatique, à l’intérieur. L’exposition Cyberspunk’s not dead & Prosthetic Reality remet en question notre expérience sensible et émotionnelle à l’art, avec la réalité augmentée. Cette technique consiste à mélanger en temps réel des images de synthèse avec des images issues du monde réel. Le concept est inspiré du mythe de la Caverne de Platon.

Pour cette expérience visuelle d’un nouveau genre, il faut d’abord télécharger Eye Jack sur son smartphone, une application australienne de réalité augmentée artistique, qui tire son nom du terme anglo-saxon hijack (“détournement” souvent informatique, parfois illégal). Puis, on se balade dans un univers dystopique, transhumaniste, parfois dérangeant.

Ils sont une vingtaine d’artistes du monde entier à s’être prêtés au jeu, dont le français Yann Minh, précurseur du cyberpunk, branche de la science-fiction qui met en scène un futur proche, avec une société technologiquement avancée. Pensez à Black Mirror. Ou à Blade Runner.

Cette exposition ludique et prometteuse nous interroge sur l’évolution de la représentation artistique chez les millenials et sur la frontière, de plus en plus poreuse, entre réalité et virtualité.