La dernière offre de Doukkali et Amzazi aux étudiants médecins

En faisant une nouvelle proposition aux étudiants en médecins, le 29 mai en conférence de presse, les ministres de l'Education nationale et de la Santé essayent une nouvelle fois de convaincre les grévistes de reprendre le chemin des amphis.

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Anas Doukkali, ministre de la Santé, et Saaid Amzazi, ministre de l'Education nationale, le 29 mai lors d'une conférence de presse à Rabat. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

A la veille d’une marche nationale des étudiants en médecine prévue ce jeudi, le gouvernement a tenté d’apaiser les tensions lors d’une conférence donnée par les ministres de l’Enseignement et de la Santé. Pour rappel, les étudiants observent une grève depuis le 25 mars.

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Le temps presse

Le 16 mai, soit moins d’un mois avant le début des examens prévus du 10 au 24 juin, un projet d’accord avait déjà été proposé aux étudiants, suite à une réunion tripartite entre les deux ministères et la Coordination nationale des étudiants en médecine (CNEM). Il a été rejeté dans la foulée après un vote largement favorable au maintien du boycott des stages et examens. Le projet était considéré comme “vague et flou” par Ayoub Aboubaigi, le coordinateur national de la CNEM. Le ministre de l’Education estimait quant à lui que le projet répondait à la majorité des revendications des étudiants. “Le dossier revendicatif des étudiants en médecine est composé de 16 points, nous avons répondu favorablement à 14 points à travers le projet d’accord, et nous nous sommes engagés à les exécuter”, nous déclarait Saaid Amzazi.

La “nouvelle offre” présentée hier concerne essentiellement deux points, à savoir l’ajout d’une sixième année en médecine dentaire et l’ouverture du concours de résidanat aux étudiants des facultés privées. “Ce sont les seuls points restants du dernier projet d’accord proposé par les deux départements”, ont déclaré les ministres, qui soulignent avoir déjà répondu à “90% des revendications des étudiants”.

Les promesses du gouvernement

Le gouvernement entend “garantir l’égalité des chances entre les étudiants du public et du privé”. Le ministère de l’Enseignement s’est engagé pour sa part à réviser le coefficient de certaines épreuves, notamment celui des “épreuves de titre” qui correspond à la moyenne de 5 années d’études, ou encore celui l’examen clinique en 7e année. Le département de Saaid Amzazi prévoit également d’ouvrir le concours de résidanat à “tous les titulaires d’un doctorat en médecine”.

De son côté, le ministère de la Santé a promis l’augmentation des postes budgétaires pour les résidents, et une ouverture prochaine de plusieurs centres hospitaliers universitaires (CHU) dans toutes les régions du royaume. Anas Doukkali a également rappelé que le nombre de postes dédiés aux résidents contractuels est passé de 197 en 2017 à 700 postes en 2019.

Pour essayer de convaincre les étudiants qui protestent contre l’ajout d’une 6e année en médecine dentaire, les ministères de l’Education et de la Santé expliquent que cette décision a pour but d’aligner le Maroc sur les modèles internationaux, et faire face aux difficultés éprouvées par les lauréats au moment d’intégrer le monde professionnel.

Une convention sera signée par les facultés de médecine dentaire et l’Ordre national des médecins dentistes afin de permettre aux étudiants d’accéder plus facilement aux cliniques dentaires”, a promis Saaid Amzazi. Il explique que durant cette 6e année, les étudiants effectueront des stages de 6 mois dans le Centre de consultations et de traitements dentaires (CCTD) en plus de 6 autres mois de stage au sein des cliniques privées. En rappelant que les examens du second semestre débuteront le 10 juin pour prendre fin le 24 du même mois, et que les absents seront sanctionnés de redoublement, les deux ministres ont déploré le rejet du précédent projet d’accord par les étudiants.