Najat M'jid: "Je serai la première responsable de la lutte contre la violence à l'égard des enfants"

Le 30 mai, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a choisi Najat M’jid pour être sa représentante spéciale sur les questions de violence à l’encontre des enfants, avec grade de secrétaire générale adjointe. La militante marocaine nous explique les enjeux de sa nouvelle mission.  

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AIC Press

En devenant la représentante spéciale d’Antonio Guterres sur la violence à l’encontre des enfants, Najat M’jid succède à la Portugaise Marta Santos Pais. La nomination de la Marocaine, militante depuis son jeune âge et fondatrice de l’association Bayti, consacre un long parcours et plusieurs années de lutte pour la protection des enfants. Dans cet entretien, la responsable associative s’exprime sur sa nomination et ses nouvelles fonctions.

TelQuel: Comment avez-vous obtenu cette nomination ?

Je n’ai pas été choisie arbitrairement. C’est une décision du secrétaire général Antonio Guterres, mais nous étions plusieurs personnes à candidater à ce poste. Nous avons ensuite effectué une série d’entretiens où notre passé, nos réalisations, et notre parcours ont été passés en revue.

Concrètement, en quoi consiste votre nouveau poste?

Dans sa résolution 56/138 datant de 2002, l’Assemblée générale de l’ONU a prié le secrétaire général de l’époque (Kofi Annan, NDLR) de réaliser une étude approfondie sur la question de la violence à l’égard des enfants pour donner suite à une recommandation du Comité des droits de l’enfant. L’étude comportait un appel à une action urgente. Il fallait créer une entité pour assurer le suivi, et faire en sorte qu’une suite soit réellement donnée aux recommandations. Il a été convenu de nommer un représentant spécial du secrétaire général chargé de cette question.

Mon poste consiste à faire le suivi, depuis New York,  de ces engagements, voir ce qui a été réalisé et ce qui a été lésé. Vérifier et surtout dresser un rapport qui est présenté au conseil des droits de l’homme. Je dois jouer le rôle de premier défenseur mondial indépendant chargé de promouvoir la prévention et l’élimination de toutes les formes de violence visant les enfants. Pour y arriver, je dois continuellement coopérer et être en contact régulier avec les organes et différentes organisations qui représentent la société civile.

Que représente cette nomination pour vous?  

C’est une grande satisfaction d’être nommée à un poste aussi important. C’est un domaine dans lequel j’ai longuement milité et auquel je tiens tout particulièrement. C’est une sorte de couronnement de mes efforts durant toutes ces années. Cette nomination est le fruit d’un long parcours certes, mais ça veut aussi dire que c’est une pression supplémentaire que je devrais gérer en permanence. Cette vie ne m’a pas été imposée, je l’ai choisie. J’étais pédiatre, j’ai fait plusieurs choses en parallèle, mais j’ai décidé de me consacrer à mes causes. Ce n’était pas une chose facile, c’est une montagne à gravir tous les jours.