Sarkozy fait son show à l'Université d'été de la CGEM

Invité d'honneur de la deuxième édition de l'Université d'été de la CGEM, qui se déroule à Casablanca les 13 et 14 septembre, l'ancien président français Nicolas Sarkozy a commenté plusieurs sujets dont les relations internationales et l'écologie, jouant avec le “politiquement incorrect”.

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Nicolas Sarkozy à l'Université d'été de la CGEM, le 13 septembre 2019 à Casablanca. Crédit: Yassine Toumi / TelQuel

La présence de Nicolas Sarkozy a eu l’effet escompté. Invité d’honneur de la deuxième Université d’Été de la CGEM, l’ancien président français s’est avancé vers l’estrade sous les applaudissements du public et le crépitement des flashs. L’ancien ministre des Affaires Étrangères portugais Paulo Portas, en plein discours à l’arrivée de Sarkozy, s’est même vu intimer l’ordre de libérer la scène. Sarkozy show oblige !

Le candidat malheureux à la dernière primaire de la droite n’a pas déçu. Durant plus d’une heure, Nicolas Sarkozy s’est exprimé sur l’état du monde, sur son mandat présidentiel et sur ses convictions. « On est dans un monde instable sans instance d’arbitrage, c’est Twitter qui sert de dialogue et d’arbitrage. En quarante mots on formule une pensée, ça tombe bien il n’y a pas de pensée », a dit l’ancien président en allusion au président américain Donald Trump. Il s’est ainsi attaqué au système médiatique où « la seule chose qui compte c’est le buzz et où on ne parle jamais de l’essentiel. »

Pour l’invité d’honneur de cette seconde Université d’été de la CGEM, le dérèglement climatique est la résultante « d’un dérèglement démographique que le monde n’a jamais connu. » « Dans trente ans le Nigéria aura plus d’habitants que les États-Unis d’Amérique, et c’est un sujet notamment pour le Maroc qui était un pays d’immigration et qui est devenu un pays d’émigration », a constaté Nicolas Sarkozy. « Je sais que c’est politiquement incorrect de dire ça, mais qui peut dire que ce n’est pas vrai ? » s’est-il demandé.

Nicolas Sarkozy a aussi profité du sujet pour lancer une pique à Nicolas Hulot, auquel il se confronte depuis quelque semaines dans une joute médiatique. « J’en ai assez de la démagogie. J’ai entendu un ministre dont j’ai oublié le nom expliquant dans la même journée, le pauvre, que dans dix ans toutes les voitures seraient électriques, et que dans dix ans on fermera tous les parcs nucléaires français. C’est logique ? »

Nicolas Sarkozy a aussi appelé les pays occidentaux à investir en Afrique parce que cela leur serait rentable. « Si on ne pense pas ça, ce n’est pas la peine d’être leader. Dans ce cas-là vous n’avez qu’à mettre des comptables », a-t-il déclaré. Concernant les jeunes, l’invité d’honneur pense qu’il faut « avoir le courage d’expliquer à nos jeunes que le but d’une société ce n’est pas l’égalité mais la justice. Et je pense que l’égalitarisme est exactement le contraire de la justice », a-t-il souligné. Avant d’affirmer que l’égalité « c’est la négation de la différence. »

Pour lui, dans une société, « il y a des grands et des petits, des chauves et des chevelus, des très énergiques et des mous. Même chez les présidents ! »

« Cette fascination de la gauche pour le nivellement est horrible. La France est le pays qui a les impôts les plus élevés en Europe et où le sentiment d’injustice est le plus élevé, vous ne pensez pas qu’il y’a quelque chose qui ne va pas, » lâche-t-il encore.

 

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