Pour Moncef Marzouki, le Maroc est visé par une "contre-révolution" menée par l’Arabie saoudite, les Émirats et l’Égypte

Dans une intervention adressée aux participants du Forum maghrébin d’El Jadida, l’ancien président tunisien Moncef Marzouki a estimé que les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et l’Égypte n’avaient pas pardonné à Mohammed VI “d’avoir écouté les revendications de la rue au Maroc”.

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Le roi Mohammed VI reçu par Moncef Marzouki, alors président de la Tunisie, lors d'une visite officielle du souverain en 2014. Crédit: FETHI BELAID FETHI BELAID / AFP

Les pays maghrébins, dont le Maroc, sont menacés par la situation actuelle en Libye. C’est ce qu’a estimé l’ancien président tunisien Moncef Marzouki dans une intervention vidéo diffusée pendant le 11e Forum maghrébin organisé par le Centre d’études et de recherches MADA, du 17 au 20 janvier à El Jadida. “Ce qui se passe en Libye ne représente pas seulement une menace pour ce pays qui est membre de l’Union du Maghreb, c’est aussi une menace directe pour la Tunisie et l’Algérie, mais également le Maroc”, a-t-il soutenu.

La contre-révolution menée par les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et l’Égypte ne vise pas seulement l’Algérie et la Tunisie, mais le Maroc aussi”, a poursuivi l’ancien président tunisien. Pour lui, cette “contre-révolution n’a pas pardonné au Maroc et au roi Mohammed VI d’avoir écouté en 2011 les revendications de la rue”, mais aussi “de ne pas avoir été contre un gouvernement conduit par des islamistes”.

L’intervention de Moncef Marzouki portait sur l’importance de raviver l’Union du Maghreb arabe (UMA). Créée en février 1989, l’UMA est aujourd’hui au point mort. Le dernier Conseil des chefs des États membres date de 1994.

Ces propos interviennent dans un contexte où le Maroc a exprimé, samedi 18 janvier, son “profond étonnement quant à son exclusion de la conférence prévue le 19 janvier à Berlin, en Allemagne, au sujet de la Libye”. Le royaume a toujours été à l’avant-garde des efforts internationaux pour la résolution de la crise libyenne”, a estimé le ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger dans un communiqué.